Bus, tuk-tuk et vélo pour avaler des kilomètres de routes sinueuses, souvent poussiéreuses. La terre au Laos est d’une belle couleur rouille sombre. On la retrouve partout lors de la saison sèche. Sur les arbres, les véhicules, dans les maisons et sur soi, au bout de quelques instants de marche à pieds, de quelques secondes en déambulant à vélo. Pas d’odeur particulière, si ce n’est une sensation minérale et brûlante, et le symbole coloré de l’immense variété de parfums que j’ai rencontré pendant ce parcours depuis le Nord du pays vers la région des 4000 îles au Sud.
Dès le premier jour nous dégainons notre guide touristique qui épluche en long et en large les meilleures astuces pour appréhender les différents moyens de locomotions et leurs singularités. Imprégnées encore de nos repères Européen et peu désireuses de plonger immédiatement dans la formule « total roots », nous optons à notre premier ticket pour la version « VIP », nommé ainsi pour son confort principalement destiné aux étrangers qui ne peuvent apparemment pas se passer d’une télévision, de l’air conditionné, et de toilettes modernes munies de papier hygiénique. Nous avisons dès cet instant que les arguments récurrent et parfaitement traduit en anglais pour séduire et accueillir les touristes dans les établissements ou à bord des transports, sont la télé et la qualité des WC…
Comme chaque fois que nous nous déplaceront d’une ville à l’autre, nous débutons par un petit trajet préalable en tuk-tuk pour rejoindre la gare routière, version shaker pétaradant, où j’avale stoïquement une belle quantité de particules rouges, car la majorité des routes sont des pistes. En chemin, j’attrape par hasard et pour mon plus grand plaisir cette merveilleuse odeur de fleur d’oranger, petite amie familière, qui vient taquiner mon nez depuis notre arrivée sans que je parvienne jusqu’à présent à débusquer son origine. Je regarde à l’entour, le paysage défile rapidement entre deux nids de poule, mais je n’aperçois aucun buisson ou arbre qui pourrait m’expliquer la raison de cet effluve délicat. Par contre je remarque dans notre sillage, un tout petit garçon debout, agrippé derrière le tableau de bord du scooter et retenu par les cuisses de sa maman, qui grimace d’une façon éloquente et tout à fait semblable à celle d’un enfant occidental : nez plissé, visage chiffonné accompagné d’une petite toux. Notre véhicule crache effectivement une fumée épaisse, noire et âcre au fort parfum de caoutchouc et de graisse brûlée !
En nous hissant à bord du car, nous tombons de haut. Sièges grisâtres défoncés et labourés par les innombrables trajets, fenêtres décorées de rideaux vert pistache enjolivés de pompons de couleurs. Climatisation violente, diffusée par des conduits sans obturateur. Pas de toilettes, et une télévision aveugle. Mais comme nous le découvriront plus tard, remplacée joyeusement par la diffusion radio des voix tonitruantes déformées par les parasites, des chanteurs populaires dont les refrains seront repris en cœur par les voyageurs. Je cherche dans mon large sac approvisionné en « au-cas-zou », un sachet plastique et, tandis que je tente de museler la bouche largement ouverte de la clim. qui glace mon nez et mon front, je laisse traîner un nez curieux au passage des personnes qui s’installent. Aucun parfum sophistiqué. Pas de déo. Pas d’eau de toilette griffée top 50 des meilleurs ventes. Juste des traces sucrées de nourritures, et amères de poussières anciennes. Les gens sentent naturellement bon. Seul, les tissus fatigués et le plastique qui revêt les sièges et couvre sols et cloisons sont imprégnés d’une multitude de traînées invisibles et rances. Le car tremble de tous ces boulons et rouages, soupir bruyamment et trouve la force de s’arracher de sa place de stationnement. En route Simone ! Comme clame ma fille enthousiaste en déformant les expressions.
Je ne vous conte pas en détails les 5 heures de trajets à travers la campagne Laotienne. Impossible d’ouvrir les fenêtres pour aspirer l’air des champs. En revanche je découvre amusée, les hoquets nauséabonds d’un car fatigué et persévérant lors des grimpettes sur les routes étroites de montagnes et quelques relents monotones et entêtant capturés par la ventilation, lors de notre passage aux abords des villages. Je comprends enfin pourquoi l'atmosphère de Luang Prabang est d’un blanc opaque et pour quelle raison il embaume la ouate un peu amère. Je pensais que la chaleur et l’humidité en était la principale raison, or nous traversons un paysage lunaire et gris, où quelques flammes achèvent de mourir sur les bas cotés, dégageant une fumée légère et blanche : les paysans brûlent leurs champs afin de nettoyer et fertiliser leurs terres. Au cours de ce long trajet, je conserve en permanence au cœur de mon nez la marque caractéristique de la cendre froide et de la sève surchauffée, ponctuée par le relent étrange des freins du bus qui régulièrement grincent et surchauffent, libérant un parfum de compote de rhubarbe sans sucre, parsemée de pop corn.
Dès le premier jour nous dégainons notre guide touristique qui épluche en long et en large les meilleures astuces pour appréhender les différents moyens de locomotions et leurs singularités. Imprégnées encore de nos repères Européen et peu désireuses de plonger immédiatement dans la formule « total roots », nous optons à notre premier ticket pour la version « VIP », nommé ainsi pour son confort principalement destiné aux étrangers qui ne peuvent apparemment pas se passer d’une télévision, de l’air conditionné, et de toilettes modernes munies de papier hygiénique. Nous avisons dès cet instant que les arguments récurrent et parfaitement traduit en anglais pour séduire et accueillir les touristes dans les établissements ou à bord des transports, sont la télé et la qualité des WC…
Comme chaque fois que nous nous déplaceront d’une ville à l’autre, nous débutons par un petit trajet préalable en tuk-tuk pour rejoindre la gare routière, version shaker pétaradant, où j’avale stoïquement une belle quantité de particules rouges, car la majorité des routes sont des pistes. En chemin, j’attrape par hasard et pour mon plus grand plaisir cette merveilleuse odeur de fleur d’oranger, petite amie familière, qui vient taquiner mon nez depuis notre arrivée sans que je parvienne jusqu’à présent à débusquer son origine. Je regarde à l’entour, le paysage défile rapidement entre deux nids de poule, mais je n’aperçois aucun buisson ou arbre qui pourrait m’expliquer la raison de cet effluve délicat. Par contre je remarque dans notre sillage, un tout petit garçon debout, agrippé derrière le tableau de bord du scooter et retenu par les cuisses de sa maman, qui grimace d’une façon éloquente et tout à fait semblable à celle d’un enfant occidental : nez plissé, visage chiffonné accompagné d’une petite toux. Notre véhicule crache effectivement une fumée épaisse, noire et âcre au fort parfum de caoutchouc et de graisse brûlée !
En nous hissant à bord du car, nous tombons de haut. Sièges grisâtres défoncés et labourés par les innombrables trajets, fenêtres décorées de rideaux vert pistache enjolivés de pompons de couleurs. Climatisation violente, diffusée par des conduits sans obturateur. Pas de toilettes, et une télévision aveugle. Mais comme nous le découvriront plus tard, remplacée joyeusement par la diffusion radio des voix tonitruantes déformées par les parasites, des chanteurs populaires dont les refrains seront repris en cœur par les voyageurs. Je cherche dans mon large sac approvisionné en « au-cas-zou », un sachet plastique et, tandis que je tente de museler la bouche largement ouverte de la clim. qui glace mon nez et mon front, je laisse traîner un nez curieux au passage des personnes qui s’installent. Aucun parfum sophistiqué. Pas de déo. Pas d’eau de toilette griffée top 50 des meilleurs ventes. Juste des traces sucrées de nourritures, et amères de poussières anciennes. Les gens sentent naturellement bon. Seul, les tissus fatigués et le plastique qui revêt les sièges et couvre sols et cloisons sont imprégnés d’une multitude de traînées invisibles et rances. Le car tremble de tous ces boulons et rouages, soupir bruyamment et trouve la force de s’arracher de sa place de stationnement. En route Simone ! Comme clame ma fille enthousiaste en déformant les expressions.
Je ne vous conte pas en détails les 5 heures de trajets à travers la campagne Laotienne. Impossible d’ouvrir les fenêtres pour aspirer l’air des champs. En revanche je découvre amusée, les hoquets nauséabonds d’un car fatigué et persévérant lors des grimpettes sur les routes étroites de montagnes et quelques relents monotones et entêtant capturés par la ventilation, lors de notre passage aux abords des villages. Je comprends enfin pourquoi l'atmosphère de Luang Prabang est d’un blanc opaque et pour quelle raison il embaume la ouate un peu amère. Je pensais que la chaleur et l’humidité en était la principale raison, or nous traversons un paysage lunaire et gris, où quelques flammes achèvent de mourir sur les bas cotés, dégageant une fumée légère et blanche : les paysans brûlent leurs champs afin de nettoyer et fertiliser leurs terres. Au cours de ce long trajet, je conserve en permanence au cœur de mon nez la marque caractéristique de la cendre froide et de la sève surchauffée, ponctuée par le relent étrange des freins du bus qui régulièrement grincent et surchauffent, libérant un parfum de compote de rhubarbe sans sucre, parsemée de pop corn.
Nous comprenons également avec un sourire indulgent pour notre candeur de vacancières, que la marque VIP est une séduisante suggestion de présentation non contractuelle. A l'avenir nous opteront pour le bus populaire tout simplement...
A suivre…
A suivre…
Je ne suis jamais allée au Laos, mais j'ai l'impression de voyager avec toi. l'idée d'un guide de voyage olfactif est une bonne idée.
RépondreSupprimerJe dois me souvenir de la compote de rhubarbe sans sucre au popcorn pour mon prochain dîner....ça me parait intéressant!!!
welcome back :o)
V
C'est toujours intéressant un carnet de voyage. C'est tout sauf objectif. Deux points de vue qui se confrontent. Celui qui visite et celui qui y habite On arrive avec ses apriori et ses habitudes et si on se laisse faire on repart dépouillé mais plus riche.
RépondreSupprimerBonjour Céline,
RépondreSupprimerJe suis très étonnée par l'absence de nombreuses senteurs !!
J'aurais cru que 1000 odeurs nous sautent au nez ...
J'aime vos descriptions et votre sens de l'humour :)