tag:blogger.com,1999:blog-21433592657926274102024-03-06T21:02:39.477+01:00Chroniques d'un ParfumeurAnonymoushttp://www.blogger.com/profile/10722671541421005626noreply@blogger.comBlogger155125tag:blogger.com,1999:blog-2143359265792627410.post-26433393899875768602017-01-16T14:39:00.000+01:002017-01-16T14:39:59.033+01:00Le Lièvre et la Tortue<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">J’étais lièvre, je suis devenue tortue. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">C’est une petite phrase que
j’ai maintes fois répétée ces dernières années aux journalistes m’interrogeant
sur le processus de travail et de reflexion auprès de la maison Hermès.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Lièvre, et fière de l’être lorsque je retrouvais chaque jour mon
bureau chez Symrise, puis chez Charabot. Une dizaine, parfois davantage, de
projets m’attendaient sur le coin de mon bureau, soigneusement classés par ordre
d’importance et dates butoirs. Pour chaque briefs, plusieurs parfums
sélectionnés et trop peu de temps pour les mettre en œuvre. Cela reste le
quotidien d’une grande majorité de parfumeurs. Cependant, je ne m’en plaignais
pas. J’appréciais cette pression, cette course contre la montre, exigeante et
stimulante. Cela m’a permis de développer une extrême agilité à
agencer et déplacer les matières premières, comme on s’amuse à agencer des
briques biscornues en jouant à « Tétris », à maitriser les rouages
complexes de la formulation. Une bonne technicienne en somme. <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Lièvre, dès les premiers jours, lorsque j’ai rejoint mon père à Cabris
en son laboratoire. Inquiète, souhaitant montrer le meilleur de moi-même. J’ai multiplié les accords et les formules ayant fait
leur preuve par le passé sur ce support si particulier de la cire à bougie.
Puisque Hermès m’avait accordé l’honneur de développer les parfums de la
maison, je devais, il me semble, très rapidement démontrer mes talents ! </span><span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Une bonne fille en somme.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Mon père m’a laissé faire pendant les trois premières semaines. Sur le bureau,
les petits moules à muffins en aluminium s’amoncelaient. J’ai fini par monter à
l’étage et monopoliser une pièce pour aligner les pots et les classer par
genre, par puissance, par je ne sais plus quoi ni comment. Fière de ma production,
comme une lapine, ses rejetons ! Puis j’ai demandé à mon père :
« tu viens sentir ?»</span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Il a posé son nez sur chaque pot. Il a pris tout son temps. À chaque
fois, il reposait soigneusement la bougie à sa place. Il ne notait rien. Je
connais sa mémoire d’éléphant (c’est bien connu, les éléphants possèdent une
mémoire des odeurs phénoménales !), mais tout de même, quelques traits au
stylo sur un bout de papier pour marquer son approbation, la nécessité d’une modification, m’auraient
rassuré. Quand il a eu fini son tour de nez, il m’a regardé avec tendresse et
m’a dit:</span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">- Bien, maintenant tu vas lire. <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">- Et les parfums, qu’en penses-tu ?<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Et de m’empêtrer dans les explications, afin de le convaincre de la
qualité de mes œuvres, de la rapidité d’exécution.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">-Oui, j’entends bien, mais maintenant tu vas prendre le temps de
lire et de réfléchir à ce que tu veux dire. <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">-Ce que je veux dire ? Mais on parle de sentir. De ce que je dois bientôt faire sentir aux équipes!<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">-Tu as le temps. Prends le temps nécessaire. Réfléchis, et reviens me
voir avec une idée, une vision de ce qu’est une maison et pourquoi il est
pertinent de la parfumer.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/10722671541421005626noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-2143359265792627410.post-67162833217324773472017-01-04T12:04:00.000+01:002017-01-04T16:21:38.790+01:00Chroniques d’un parfumeur<div class="MsoNormal">
<span style="text-align: justify;"><span style="font-family: "verdana" , sans-serif;">Voici un an, tout rond, avec la complicité de deux autres parfumeurs,
Eric et Jean-Claude Gigodot, nous avons donné vie à un atelier de recherches et
de créations sur les hauteurs de Grasse. Ensemble, nous mutualisons nos savoirs
et nos expériences sur le principe que la compétitivité ne constitue pas une
force, mais une source d’épuisement de la création.</span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: "verdana" , sans-serif;"><o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: "verdana" , sans-serif;">Un laboratoire, des flacons contenant des matières premières
synthétiques et naturelles soigneusement alignées sur des étagères, deux
paillasses, et trois balances.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: "verdana" , sans-serif;">Retour aux fondamentaux du métier, à son caractère artisanal.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: "verdana" , sans-serif;">J’écris mes formules à la main comme toujours, mais maintenant, je
pèse mes formules, prépare mes échantillons, rédige les étiquettes et les
dossiers qui évoquent en quelques mots l’histoire de chaque parfum. Je gère
également les contacts commerciaux, je propose des formations, et je participe
à l’élaboration des dossiers de presse.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: "verdana" , sans-serif;">Olivier Maure et sa société Accords et Parfum prennent soin de la
production de nos créations et de valider nos formules, dans le respect du cadre
réglementaire.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: "verdana" , sans-serif;">Je pratique mon métier en totale indépendance, en free-lance, et sur
ce blog je vous propose d’entrer dans ma tête, celle d’un nez dans le guidon de
la composition<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "verdana" , sans-serif;">Les Chroniques Olfactives, que vous pouvez découvrir dans le magazine
NEZ, disparaissent, et laissent place aux Chroniques d’un parfumeur.</span><span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><o:p></o:p></span></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/10722671541421005626noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-2143359265792627410.post-34134870375139211302016-05-29T20:03:00.000+02:002016-05-30T15:37:20.553+02:00Train n°grève et libre pensées<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: 12pt; line-height: 115%; text-align: justify;"><span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Grève SNCF et tribulations
olfactives.</span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: 12.0pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">En gare de Marseille,
je soupire, car nous sommes bien loin de notre destination.<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-size: 12pt; line-height: 115%;">Voiture 5, étage
inférieur ras des rails, place 13. J’ai de la chance, je suis assise dans le
sens de la marche et j’ai un petit peu de place pour mes jambes. Le train est bondé
et de nombreuses personnes demeureront debout durant les cinq heures de trajet,
ou assises de guingois sur leurs valises au détour des couloirs d’accès et des
escaliers qui mènent aux étages supérieurs. Rarement, je me suis retrouvé au
cœur d’un tel maelstrom odorant. Porte du compartiment close, l’air fonctionne
en circuit fermé. Chaleur, humidité et odeurs en rotation permanente, comme enfournée
dans un sac de couchage, capuche sur le visage. Parfois, un filet de
climatisation picote ma narine droite, tandis que la gauche poursuit l’examen
des molécules pertinentes de l’eau de toilette de ma voisine. Caricature de la
féminité parfumée d'aujourd'hui</span><span style="font-size: 12pt; line-height: 115%;">. Crinoline, bonnet G et broderies floquées,
manches gigot et traine </span><span style="font-size: 12pt; line-height: 115%;">aussi longue que celle de Lady Di le jour de son
mariage. Côté droit de ma narine lorsque la clim offre un trou d’air, un homme
parfumé se dresse dans toute sa verticalité. Point de jeux de mots scabreux, mais
une scénographie olfactive, délibérément matérialisée par les concepteurs d’odeurs.
Le parfum masculin se caractérise par une concentration de matières premières
aux effluves raides et pointus. Le parfum féminin, par une accumulation de
matières premières aux accents ronds et moelleux. Une barre. Un cercle.<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: 12.0pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Lorsque j’appréhende
une formule commerciale, je débute par un assemblage de matériaux odorants
asexués, éprouvés depuis plusieurs générations de succès commerciaux pour leur
puissance, leur stabilité et leur rémanence. Puis à un moment donné, un
embranchement se dessine. À gauche, strate par strate j’emboîte des matières
poudrées et huileuses, sucrées de préférence, et le parfum bascule dans une
féminité doucereuse. À droite, hachures et gros pattés bien carrés, à l’aide de
matières sèches et rigides, l’érection surgit. L’une déborde. L’autre bombarde.
Puissance identique. Discours différent. <o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: 12.0pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Mais, c’est une chose
étrange de tomber nez à nez systématiquement sur les dissertations publicitaires
qui prônent une apologie du droit à l’individualité, quand le modèle olfactif de la
féminité et de la masculinité est circonscrit à deux pyramides olfactives, convenues
et réactionnaires. <o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: 12.0pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Tyrannie du genre…<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: 12.0pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Ah, mais, je ne peux
pas écrire de telle manière….Je me tire dans les pattes, je crache dans la soupe. Ensuite, plus de
clients, plus de parfums, et je suis bien embêtée. <o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: 12.0pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Sinon, j’accepte avec
lucidité le fait évident que je fais partie d’un système économique presque pas
tout à fait parfait (ce n’est pas la première fois que cela arrive dans l’Histoire
du monde des humains, et on a vu bien pire !), car je suis un être social
qui doit gagner son pain quotidien, et j’écris des formules comme un nègre des
compliments, et parfois, car notre système est libre, ouf !, je
transgresse, et j’offre en partage à celles ou ceux qui souhaitent humer dans
une autre direction, une autre vision.<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: 12.0pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Mon train n° grève,
lui ne se prend pas la tête. Il reste bien agrippé à ces rails, et
m’emporte avec retard direction la
capitale. Tout comme je peux bien grommeler de temps en temps, et faire ma
bégueule, mais bon, zou, faut bien que j’avance.<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/10722671541421005626noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-2143359265792627410.post-60211992810287359082016-05-14T22:36:00.000+02:002016-05-29T15:06:17.811+02:00Au train où vont les avions….<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: "verdana" , sans-serif;">J’ai troqué le pet d’avion contre l’haleine du train.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: "verdana" , sans-serif;"><o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: "verdana" , sans-serif;">C’est étrange, comme chaque déplacement en transport est marqué au coin
d’une étiquette. Comme le linge qui nous informe de la composition et de la
température pour un lavage en machine.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: "verdana" , sans-serif;">Ne vous méprenez pas. Ce n’est point l’odeur de l’avion qui a fini par
me rebuter, mais la difficulté de s’envoyer en l’air. Depuis ce triste 11
septembre, le trafic aérien obéit à une longue chaîne cérémoniale. L’émotion du voyage, de l’évasion, d’une fuite en toute liberté a disparu au
profit d’une succession de portails où est vérifié le contenu de votre valise,
de votre corps, et en option, des semelles de vos chaussures. Au début, solidaire
de la peur et de la précaution utile, j’ai accepté de réduire ma trousse de
toilette au minimum indispensable. J’ai transvasé et déplacé les liquides dans
de petits flacons et de petites fioles. Je trouvais quelques plaisirs à humer
mes cosmétiques pendant ce trafic de fluides. Le temps passant, tout ce manège
a fini par le lasser, me peser. J’ai jeté l’éponge le jour où un petit pot de
miel de lavande - il dépassait le seuil fatal des 100 ml- récolté non loin de
mon village a disparu dans le grand exterminateur des corps suspects. J’emportais
ce pot, minuscule cadeau, pour l’offrir à des amies parfumeurs. Je souhaitais
que nous dégustions ensemble un coin de bleu, le crissement des cigales et des
barres de fleurs aériennes. Je suis arrivée
à Paris le cœur gros, le nez sec et les mains vides. Je ne pardonne aux terroristes
ni les morts ni ces minuscules frustrations. Mutinerie chimérique j’ai
abandonné coucou pour tortillard. <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: "verdana" , sans-serif;">Le train ralentit, s’arrête dans un immense et long mouvement de freins
sonore, plie le col devant les voyageurs qui patientent. En voiture Simone. Tout
le monde arrache son lourd bagage à l’asphalte des quais, miel et flacons de
shampooing, peu importe, et grimpe à bord. Chacun s’installe comme à la maison.
Sandwichs, tablettes, et magazines. Car il faut bien tenir plusieurs heures !
Manque de bol, je suis coincée entre la fenêtre et un gros homme. Il se penche par-dessus
moi, odeur de ses aisselles, cumin-déo-musc-dihydromyrcenol, puis de son pull, poulet-frites-haricots
verts, et suspend sa veste au portemanteau. Je ne vois plus ni la mer ni le
ciel. Les miasmes de son blouson créent un paysage déroutant. Bureau. Photocopieuse.
Fumeur. Pastis. Troquet. Hiver comme été. Comment exprimer ce que je suis
incapable de lui dire : pourriez-vous s’il vous plait, déplacer votre
blouson ? Alors je me réfugie dans le coin des timides courageux et des
silencieux pugnaces : l’écriture. Tandis qu’il visionne pépère son film,
je rédige cette chronique et je me sens bien. J’ai le sourire, le train traverse
les campagnes, file vers Paris. Je n’en verrai goutte, ce qui n’est pas bien
grave, car mon imaginaire comble les manques et mon nez s’amuse à découvrir cet homme, qui ne m’est rien sauf un parfum de quotidien.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
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<br /></div>
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<br /></div>
Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/10722671541421005626noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2143359265792627410.post-91056436155602339772016-04-29T14:18:00.002+02:002016-04-29T14:18:20.557+02:00Point du jour<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Premières odeurs. Enfance de l’art, c’est la naissance du jour.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Chaque matin, lorsque je quitte mon foyer, j’hume la lumière. Un livre
s’ouvre, une nouvelle histoire et je me glisse entre les pages. <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Dès l’automne, sous les mailles du vent qui colporte une brassée de
signaux odorants mouillés salés, mon nez balance entre champs et cités. Odeurs
de papier mâché, d’épinards en boite, de miel de châtaigner, de champignon, ou
de toile de jute forment une trame commune, déjà paresseuse. <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">L’hiver, mon nez se recroqueville comme escargot dans sa coquille.
C’est froid, ça pince et je ne sens plus rien ! J’enveloppe un instant mon
nez au creux de la main, je souffle et réchauffe mes narines qui acceptent de
se dilater. Inspiration. Vanne ouverte, circuits au taquet, je renifle
longuement et j’analyse le temps qu’il fait. Froid c’est certain, mais au-delà
du seuil inhospitalier, la découverte de minuscules odeurs délicates, timides. En
ville, la fragrance est douce et fleure bon la farine minérale : un
reliquat de cendre, de sciure de bois mouillé et l’amertume du bitume. À la
campagne, l’haleine lourde et inerte de la terre, plombée par l’humidité
glacée, abandonne des effluves grossiers de bouchon de liège, d’huile de noix
rance et quelque chose comme de la nicotine. <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Au printemps, la ville dès l’aube n’est plus que pollen et histoire
d’eau. Sec, mouillé, fané, décomposé ! Refrain d’une comptine bon enfant qui
nous entraine dans une ronde de parfums simples et rassurants : miel
anisé, concombre croquant, flocons d’avoine doux, zeste de pamplemousse, pâte
de coing, gousses de cardamome…à la campagne, c’est un tourbillon de flèches
acérées, aux saveurs de poivre long, de résines âpres et de jus d’herbes,
emmailloté de particules douceâtres et entêtantes. Un grain de folie, touffu,
frisquet parfois, et mon nez, petite bête, ne sait plus où donner de la
tête !<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Au cœur de l’été, la matière s’ébroue dès le lever du soleil. C’est le
moment que je préfère. L’air autour de moi est comme en apnée. Il s’échappe des
sols et de la végétation un murmure paisible, un babillage désinvolte, avant le
grand barouf et les hurlements stridents qui fusent lorsque la chaleur est au
zénith. La ville conserve entre bitume et pavés un reste de la fournaise de la
veille et libère dès le passage du service de nettoyage quelques relents sucrés
et humides. Une odeur de caoutchouc caramélisé, de craie mouillée et de brins
d’herbes écrasées, m’accompagne jusqu’à l’entrée du métro. Ensuite, c’est une
autre histoire…. À la campagne, les parfums de l’aube manquent de saveurs. Je
m’impatiente. À l’inverse de la ville, j’aimerai donner un grand coup de pied
dans la pelote d’odeurs serrée, serrée, sur ces secrets ! Je baigne tout
simplement dans mon quotidien : en ville je travaille, ne m’embêtez pas, à
la campagne c’est les vacances, lâchez tout !<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Au fil des saisons, la nature partage ses humeurs au point du jour.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">J’inhale sans lassitude les grandes lignes d’une ossature aromatique maintes
fois assimilée. Parfois, lors de mes déplacements, je croise quelques nuances.
Des instantanés fugaces et volatiles, mosaïque d’ornements fragiles. Difficile
à décrire, même pour un parfumeur, car ces signaux épars disparaissent aussitôt
happées, et mon cerveau ne prends pas toujours le temps de trier et classifier.
L’information glisse, puis disparait entre trois plis cervicaux, sans réelle prise
de conscience. Pourtant, à ma demande, une petite loupiote odorante peut scintiller
dans un coin de ma mémoire et l’associer à un lieu familier sous la forme d’un code
extrêmement simple : une couleur-une molécule.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><i><u>New York</u></i>: bleu, crésol<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><i><u>Paris</u></i>: Rose, orivone<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><i><u>Berlin</u></i>: Gris, evernyl <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><i><u>Genève</u></i>: vert, aldéhyde cyclamen<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><i><u>Holzminden</u></i>: jaune, isobutyl quinoléine<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><i><u>Italie</u></i>: brun, butyrate de DMBC<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><i><u>Laos</u></i> : orange pâle, filbertone.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">....Cartes postales olfactives formulées dès potron-minet.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<o:p><span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><u><br /></u></span></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<o:p><span style="font-family: Verdana, sans-serif; font-size: x-small;"><i><u>Le coin des nez curieux</u>: </i></span></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<o:p><span style="font-family: Verdana, sans-serif; font-size: x-small;"><i>Crésol: odeur noire, âcre, de bitume, légèrement sucrée et résinée</i></span></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<o:p><span style="font-family: Verdana, sans-serif; font-size: x-small;"><i>Orivone: belle odeur de farine, de polenta, de céréales et de graines de lin</i></span></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<i><span style="font-family: Verdana, sans-serif; font-size: x-small;"><o:p>Evernyl : la mousse d'arbre artificielle: sèche, sensuelle et </o:p>sablonneuse</span></i></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<o:p><span style="font-family: Verdana, sans-serif; font-size: x-small;"><i>Aldehyde cyclamen: froide,mouillée et éclatante comme les premières pousses après le gel.</i></span></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<o:p><span style="font-family: Verdana, sans-serif; font-size: x-small;"><i>Isobutyl quinoléine: poivré froid, silex, légumes secs, rouille</i></span></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<o:p><span style="font-family: Verdana, sans-serif; font-size: x-small;"><i>Butyrate de DMBC: fruits mâchés, bois mouillé, cyprès, mousse tendre</i></span></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<o:p><span style="font-family: Verdana, sans-serif; font-size: x-small;"><i>Filbertone: fruits sec, ail, riz, farine de châtaigne, poisson blanc. </i></span></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/10722671541421005626noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-2143359265792627410.post-19916693697544205022016-03-25T15:50:00.000+01:002016-03-25T16:48:02.460+01:0025 ans de réflexion….<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: "verdana" , sans-serif;">À petits pas, je gravis la crête du demi-siècle.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: "verdana" , sans-serif;"><o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: "verdana" , sans-serif;">Je ne peux pas affirmer que je l’ai escaladée les doigts dans le nez. <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: "verdana" , sans-serif;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: "verdana" , sans-serif;">Petite chronique, pour les femmes qui évoluent dans l’univers de la
parfumerie, et pour ma fille qui me pose de nombreuses questions. <o:p></o:p></span><br />
<span style="font-family: "verdana" , sans-serif;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: "verdana" , sans-serif;">Petite chronique, en souvenir de cet homme grand et fort, comblé par son pouvoir, mon patron, qui me demanda lors d’un déjeuner, mon âge. La
question, posée d’un ton léger entre deux bouchées ne me choqua pas. Après tout,
j’étais une femme moderne et je me fichais bien de n’être déjà plus une
jeunesse. Fière de mes rides et de mon passé. <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: "verdana" , sans-serif;">- 42 ans. <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: "verdana" , sans-serif;">- Et vous n’avez encore rien signé ?<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: "verdana" , sans-serif;">- Pardon ? <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: "verdana" , sans-serif;">- Oui, aucun parfum de marque, griffé et célèbre ? Après 40 ans, c’est
foutu, vous savez ? Vous êtes déjà trop vieille.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: "verdana" , sans-serif;">Petit sourire satisfait de sa trouvaille, penché sur son assiette, il
tranche son steak.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: "verdana" , sans-serif;">Muette, j’ai laissé passer quelques bouchées. <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: "verdana" , sans-serif;">Lorsque je suis énervée, j’ai faim. Ça tombait bien, je dévorais une
tartiflette, et la patate c’est bien connue, absorbe les ondes de colère. <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: "verdana" , sans-serif;">J’ai pensé à toutes mes consœurs, femmes de métier et en même temps,
mamans, amantes et copines, de courses et de ménage. <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: "verdana" , sans-serif;">J’ai pensé à toutes ces jeunes filles qui débutent dans ce merveilleux métier et
qui découvrent des chausses trappes. <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: "verdana" , sans-serif;">Combien de jeunes hommes j’ai vus débouler, avec ou sans diplômes, dans
nos bureaux, aussi naïfs et créatifs que les filles et qui pourtant, sans
encombre ou presque ont franchis les étapes du parfumeur et nous ont laissé en
plan. Hop ! Loin devant les garçons ! Quand l’un découvrait la
parfumerie à New York, nous étions nombreuses à devoir partir en Allemagne pour
réapprendre notre métier auprès des anciens. Pour autant, j’ai beaucoup appris
à « Holz-City » et je ne regrette rien. Mais il m’a fallu des années
pour apprécier à sa juste mesure ce détour, et comprendre que j'avais transmué la punition. <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: "verdana" , sans-serif;">Mastication. Silence. Une gorgée de vin ou d’eau, je ne sais plus.
Serviette caresse sur mes lèvres. J’ai libéré ma parole.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: "verdana" , sans-serif;">- En gros, si j’abonde dans votre raisonnement : jeune
diplômée enthousiaste de l’ISIPCA je ne possédais aucune expérience et j’avais tout à
apprendre, mais malheureusement pour moi, jusqu'à 35 ans je pouvais tomber (ouïlle!)</span><span style="font-family: "verdana" , sans-serif;"> enceinte à tout
moment, et enchaîner les congés maternité. Enfin, depuis mes 40 ans, je ne vaux
plus rien, car je suis vieille et dépassée. Donc, logiquement j’ai eu 5 années,entre 35 et 40 ans, pour tout réussir. Vous avez raison, j’ai totalement raté ma carrière de
parfumeur ! </span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: "verdana" , sans-serif;">À ce moment, j’aurais aimé le planter là, lui et son assiette pas tout
à fait vide et quitter le restaurant. Je n’ai pas trouvé ce courage...et puis, je
me suis fait la réflexion que ce n’était pas utile. Il n’était pas le premier responsable à critiquer ma féminité. Et je n’étais pas la première femme aux prises
avec le machisme professionnel. <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: "verdana" , sans-serif;">Petite chronique particulière d’une femme parfumeur qui frôle le
demi-siècle, dont vingt-cinq années d’apprentissage.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: "verdana" , sans-serif;">Bien sûr, nous sommes plus nombreuses qu’autrefois. Mais combien sommes-nous libres et indépendantes ? Combien d’entre nous sont considérées artistes à
part entière, même au sein de l’entreprise ? Ne soyez pas uniquement de
bonnes élèves, soyez d’abord vous-même. Inventez-vous et, surtout, surtout et avant tout : restez <u>so-li-daire </u>! Mes meilleurs souvenirs
parfums sont ceux que j’ai imaginés et crées auprès d’autres femmes parfumeurs.
Sans elles, je n’aurais jamais persévéré.<o:p></o:p></span><br />
<i><span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: "verdana" , sans-serif;"><br /></span>
<span style="font-family: "verdana" , sans-serif; font-size: xx-small;">PS: Pour Josiane, Elke, Fabienne et Virginie, pour Christine, Patricia et Céline, et des hommes bien sur, Christophe, Raphaël, et d'autres dont j'ai oublié le prénom </span><span style="font-family: verdana, sans-serif;">malheureusement,</span><span style="font-family: verdana, sans-serif;"> mais point les visages, pardon, pardon,...car bien évidemment, même si je pique ma crise féministe, actualité oblige certainement et bavardage récent également, ce serait dommage que nous poursuivions chacun de notre côté.</span></span></i></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/10722671541421005626noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-2143359265792627410.post-23287750339246232312016-03-10T11:31:00.000+01:002016-05-14T23:10:28.152+02:00Un dimanche chez Ikea<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
Il pleut ce matin. Qu’est-ce que l’on peut bien faire ? Prenons
la voiture et filons chez Ikea. Les enfants pourront courir sans danger et
nous, nous pourrons nous chamailler sur la couleur d’un canapé !</div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
Roule. Roule, et bouchon sur la route. Roule. Roule, et tourne en rond
sur le parking. Silence moteur, claquement de portière, nous atteignons enfin
l’entrée balisée.<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
Dès que les immenses portes vitrées se referment dans mon dos, l’odeur
moite et salée griffe mes narines. Certaines chaines de magasins possèdent une
signature olfactive caractéristique qui provoque des attitudes diverses. Chez
Ikea, la grande majorité des personnes, hommes ou femmes, lèvent le nez tout
sourire, le corps aux aguets, mais plus rarement, renâclent ou ébauchent un
mouvement de recul en vidant leurs poumons d’un soupir interminable et sonore.
Les enfants piaillent et s’éparpillent comme s’ils déboulaient dans un parc d’attractions.
Docilement, comme tout le monde, nous empruntons le chemin de transhumance du
parfait client Ikea en visite au pays du meublé, empli de ce sentiment idiot,
béat, que notre appartement déroule à chaque pas ses mètres carrés
supplémentaires. Joyeux parfums tout frais des gens, saupoudrés de bonne humeur
des familles. Des miettes pimpantes, acidulées, fruitées et épicées pétillent
tels des électrons étourdis autour de mon nez, puis, imperceptiblement, à
l’approche des premiers éléments du décor, laissent place à la rumeur
grave des matières lourdes et sérieuses
qui s’échappent du petit et gros mobilier. <o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
Scène 1. Bibelots et bonnes affaires. Succession d’alcôves adroitement
décorées de tout un tas de bidules que nous pouvons enfourner illico dans un
sac jaune immense qui exhale une haleine de gant de toilette sale oublié sur le
bord de la baignoire. Nous traversons un gros nuage tiède de clous de girofle
et de flocons d’avoine, car le hasard nous permet de découvrir les dernières
collections encore imprégnées des odeurs des cartons d’emballage.<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
Scène 2. Les salons égrènent les exemples pratiques, depuis le studio
de l’étudiant jusqu’à la famille plusieurs fois recomposée. Coussins et
canapés. Poussière et volupté. Tout commence par un parfum de coton froid,
minéral et gras et s’achève en apothéose sur un arpège simili cuir. Les odeurs
sont bizarrement identiques, mais l’impact du faux cuir place la fibre
naturelle du coton, au rang de petit joueur. <o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
Scène 3. La salle à manger. Colle à bois, et laques resplendissantes. Fines
odeurs d’arêtes de poisson, de térébinthe, de miel de forêt, de zeste de citron
vert et de camphre. Je soupçonne parfois les industriels d’aromatiser les
vernis façon cire encaustique de nos mère-grand pour nous faire croire que les
meubles sont en bois massif, plutôt qu’en poudre de bois aggloméré. <o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
Scène 4 : Les bureaux. Plastique et métal. Maïs soufflé et
tomates concassées en conserve. Peu de monde et peu d’air en mouvement donc,
peu d’odeur significative. Sinon ce parfum typique des lieux où se croisent des
familles de tout âge qui finissent par avoir trop chaud dans leurs vêtements.
Transpiration sucrée des tous petits, et salée des adultes. Si je caricature, je décrirai le parfum du nourrisson comme
celle d’une brioche au lait et celle d’une personne âgée comme celle d’un pain
de campagne artisanal. Ensuite, tout est dans le dosage de la quantité de
levure…<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
Scène 5 : Les bibliothèques, rangements et autres étagères. Lieu
de convergences des odeurs humaines, le nombre de personnes au m² augmente et se
concentre sur un enjeu primordial : matérialiser Tetris dans sa maison. Les
cerveaux sont en ébullitions, évaporation et tension. Strates mêlées d’eau de
toilette et de sueur capillaire. Je ne perçois plus le parfum douceâtre de
Billy, la bibliothèque emblématique.<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<o:p> </o:p>Scène 6: Les meubles de cuisine. Fusion et explosion. Nervosité
grandissante des clients, agacement des enfants. Fatigue et bords de nerf. Les
vapeurs céleri-rave sporadiques des clients tourmentés se mêlent aux odeurs
fades et caillées de l’électroménager et de l’inox. Un mélange douloureux et
astringent, je passe mon chemin.</div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
Scène 7: Les lits. N’hésitez pas à vous allonger dessus pour les
tester. Bouquet en vrac de pieds, même si personne ne retire ses chaussures. Au
caoutchouc tiède, au cuir usé, aux chaussettes mal rincées ou oubliées dans le
tambour de la machine à laver. Effluves d’endives bouillis, de livre moisi, de
plateau de fromages, de rose fanée, de chou de Bruxelles trop cuit explosé au
fond de la casserole et, par-dessus le tout, le remugle poivré, âcre, complexe,
et technique des matelas en latex. Attirant. Répugnant. Rigolo, en somme.<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
Scène 8 : La cafétéria et les fameuses boulettes de Gnou :
l’apothéose de notre promenade. Fumet de cantine. Sauce aigre-douce et viande
mouillée. Glutamate, chambre froide à l’odeur de gazon glacé caractéristique, graisse
croustillante, sucs caramélisés et café très allongé. Bon appétit ?<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
Scène 9 : Au bas des escaliers, le libre-service. On dégage rapidement,
regard rivé au sol pour éviter dans la mesure du possible de remplir son caddie
de trucs presque inutiles. Le meilleur moment : le passage devant les
tapis : parfums de crins de chevaux, de farine de châtaignes, de beurre
rance, de poussières d’ailleurs. Savant mélange qui évoque les pickles anglais
et le baume Mitosyl pour les fesses de bébé.<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
Scène 10 : Le stock. Hautes rangées numérotées. Sol bétonné et longues
poutres de métal. Palettes en bois et gros cartons. Où c’est que c’est ? Regard
vide. Humeur ronchonne et curiosité fanée. Je note : muscade éventée pour
le sol. Porridge pour les cartons. Coca-Cola rugueux pour les planches.
Voui ? Bon, ce n’est pas très original tout ça et en plus je l’ai déjà
dit. Je traine du nez. Suis fatiguée et finalement je ferme les écoutilles.
Zou, à la caisse.<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
Sur le chemin qui mène à la sortie, brusque mouvement du menton :
mon nez déploie ses narines, affolement des papilles ! Mon regard glisse vers l’ultime
univers olfactif : la buvette et son cortège de produits suédois. Très
sucrés. Très salés. Merveilleusement épicés. Sans un regard pour les pyramides
de biscuits au chocolat, les tronçons de
harengs à l’aneth, à la coriandre ou à la mayonnaise cannelle, nous quittons
Ikéa, non-c'est-finit-on-n'achète-plus-rien, épuisé. <o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
Invariablement, en ouvrant le coffre de la voiture, je me demande
comment tous ces machins aux noms imprononçables ont échoué dans l'immense sac
bleu, tout neuf, au parfum de tongs et de brocoli. Les mystères de la surconsommation….<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
. <o:p></o:p></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/10722671541421005626noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-2143359265792627410.post-86572855461627967652016-02-19T11:52:00.001+01:002016-02-19T12:01:22.933+01:00Matière grise<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
Début de semaine. Tête toute vide.</div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
Mardi pas mieux<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
Mercredi. Med’ c’est déjà le milieu et toujours rien. Je vais me faire
une tasse de thé. <o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
Tandis que l’eau monte en température, mon moral descend toboggan.
J’ai le nez vide. Je jette un œil par la fenêtre et je m’aperçois que la
couleur du ciel ressemble à celle de mes
méninges. <o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
Matière grise.<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
Orivone. Iso E super. Acétate de PTBCH. Jessemal. Salicylates divers…<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
Matériau olfactif.<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
Une odeur de farine grise.<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
Florimoss.<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
Une goutte d’humidité. Bientôt la pluie.<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
Je verse l’eau bouillante sur mon sachet de thé.<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
Ionone bêta. Hedione. Essence de bouleau rectifié.<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
Thé fumé. Lapsang souchong.<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
Acétyl méthyl carbinol. Un nuage de lait.<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
Le ciel tourne au noir et la pluie se met à tomber, brutalement.<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
Les parfums sont noyés, dilués, direction caniveau.<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
Je bois à petite gorgée ma tasse de thé. C’est brûlant. Furanéol. Et
puis soudain, je pense à mon odeur de farine. Ce n’est pas possible, mon père a
déjà évoqué la farine. Le bois farine. Tiens, c’est le retour de mon copain familier :
le complexe de la fille du parfumeur. Je ne peux pas composer sur ces traces.
Et en même temps, je sais pertinemment que je ne peux pas renier mon père. J’adore
être sa fille !<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
Bon. Reprenons de zéro.<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
Je contemple mon chez-moi. Des meubles en bois. Des tissus colorés. Des
revues entassées. Des BD et des bouquins. Un pull oublié sur un fauteuil. Un
lapin en peluche oreilles qui tombent rejeté dans l’angle du canapé. Le
désordre, comme compagnon de notre quotidien. Et des odeurs en filigrane. <o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
Petites histoires et grand récit. Feuilles de papier, mobilier et
bibelots.<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
Matière grise. Matière meuble.<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
Méthylionone. Clous de girofle. Noix de muscade. Vanilline. Cashmeran
et verdox<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
Une odeur de coussin... ça ne mène à rien. <o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
Y’a des semaines comme ça où décidément la matière demeure grise. <o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/10722671541421005626noreply@blogger.com4tag:blogger.com,1999:blog-2143359265792627410.post-72173463342740751582016-02-09T17:49:00.000+01:002016-02-10T16:32:37.550+01:00L’arbre kipu<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
La nature est bien faite. Pourtant, parfois j’ai un doute…</div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
Promenade paisible en ce début d’hiver doux et gris. De ce gris
parisien qui absorbe la lumière et floute les paysages. Une amie romantique m’a
donné rendez-vous pour déjeuner dans une guinguette épinglée sur une île
minuscule qui orne un des étangs du Bois de Boulogne. Pour s’y rendre, il faut
prendre un bac à la manière d’autrefois. Je longe les bords de l’eau où barbotent
canards et mouettes pour atteindre le ponton et comme souvent lorsque je flâne,
je me raconte des histoires. Je m’imagine en robe à tournure et joli bibi posé
sur mes cheveux crêpés chignon, une ombrelle au bout des doigts, des enfants en
tenus de marin d’eau douce courant après des cerceaux. Toute la caricature d’un
temps révolue. C’est curieux comme lorsque l’on rêvasse « au temps jadis »,
on se représente toujours en costume
chic plutôt qu’en costard prolo ! Quand soudain, une violente odeur de fin
de soirée bien arrosée régurgitée sur le trottoir envoie valser mon ombrelle
et mes visions de Belle-Epoque. Pamplemousse pourri. Poubelle éventrée. Queue-de-renard.
Beurre momifié. Décalage puissant entre
le remugle épouvantable qui attaque mes neurones et le cadre idyllique où je me
trouve. Évidemment, je marque l’arrêt : corps immobile, narine
frémissante, je cherche l’origine du relent. Je commence à avoir
des doutes sérieux sur le menu des réjouissances du restaurant. À moins que ce
ne soit le mal de transport : le radeau balloté sur l’étang ? Je ne remarque
aucun vestige en forme d’étoile sur le sol, ni monticule de déchets suspects
aux alentours. J’en suis là de mes réflexions décousues lorsque l’homme du bac
me lance aimablement.<o:p></o:p></div>
<div class="MsoListParagraphCxSpFirst" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; mso-add-space: auto; mso-list: l0 level1 lfo1; text-align: justify; text-indent: -18.0pt;">
<!--[if !supportLists]-->-<span style="font-size: 7pt; font-stretch: normal;"> -</span><!--[endif]-->Ce n’est pas au sol<o:p></o:p></div>
<div class="MsoListParagraphCxSpMiddle" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; mso-add-space: auto; mso-list: l0 level1 lfo1; text-align: justify; text-indent: -18.0pt;">
<!--[if !supportLists]-->-<span style="font-size: 7pt; font-stretch: normal;"> - </span><!--[endif]-->Pardon ?<o:p></o:p></div>
<div class="MsoListParagraphCxSpLast" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; mso-add-space: auto; mso-list: l0 level1 lfo1; text-align: justify; text-indent: -18.0pt;">
<!--[if !supportLists]-->-<span style="font-size: 7pt; font-stretch: normal;"> - </span><!--[endif]-->Vous cherchez au mauvais endroit, c’est plus
haut.<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
Réflexe idiot, je lève la tête sans comprendre. Regard bovin et nez
perdu. La ramure de plusieurs arbres dépouillés de leurs feuilles forme
justement une ombrelle au-dessus de nous. Mais je remarque également un arbre
long et maigre dont les branches fines ploient sous un nombre invraisemblable
de minuscules fruits en grappe. Sous la lumière tamisée de ce jour de décembre,
ils semblent duveteux et d’un joli or mat. <o:p></o:p></div>
<div class="MsoListParagraph" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; mso-add-space: auto; mso-list: l0 level1 lfo1; text-align: justify; text-indent: -18.0pt;">
<!--[if !supportLists]-->-<span style="font-size: 7pt; font-stretch: normal;"> -</span>C’est ce truc-là qui fouette ! M’explique
le batelier. Chaque année en cette période c’est une véritable infection. Et en
plus quand ça tombe, vaut mieux ne pas se trouver en dessous…<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
Je comprends enfin qu’il me désigne les jolis petits fruits dorés d’un
arbre que je suis incapable d’identifier. Jusqu’à ce jour, j’ignorais que la
nature pouvait créer une telle puanteur qui résume de manière aussi pertinente
le vaste panel des alarmes olfactives pour nous éviter une intoxication
alimentaire. En comparaison, le Durian, ce fameux fruit asiatique à l’écorce de
hérisson qui évoque un munster oublié sur une étagère, ou un lot de chaussettes
en troisième mi-temps, me parait sympathique et gourmand…<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
Ce fruit charmant est en fait un ovule qui à l’automne se ratatine et
laisse échapper, depuis ses rides et ridules, des molécules d’acide butanoïque.
Seul l’arbre femelle fouette du bec.<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
Au printemps, l’arbre est séduisant avec ses feuilles délicates en
forme d’éventail qui bruissent au moindre souffle de vent. Il se pare d’une
jolie teinte curcuma à l’automne. Naturalisé en Chine, on le nomme l’arbre aux
mille écus, car dès l’hiver, un tapis d’or émaille le sol à son pied. C’est une
espèce fossile, plus ancienne que notre monde. Qui résiste à toutes les
pollutions, même atomiques. On peut admirer un très vieux tronc mâle et noueux aux
Jardins des Plantes à Paris, dont la bouture a été enfouie vers 1811 par des
botanistes passionnés. Le plus vieil arbre pousse racine sur un campus universitaire
au Japon, depuis plus de 1200 ans. <o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
La nature est bien faite : le Ginkgo biloba possède la meilleure
des armures ou le charme le plus puissant : un parfum rebutant.<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/10722671541421005626noreply@blogger.com5tag:blogger.com,1999:blog-2143359265792627410.post-21370524429335611862016-01-28T11:41:00.001+01:002016-01-29T16:37:20.256+01:00Prière du parfumeur<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Les souvenirs ont la peau dure. La mémoire arrondit les angles.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Un café sur la place Charles de Gaulle dans un petit village du sud de
la France, semblable à une carte postale de bonne humeur et de tradition
préservée. Fin de repas, ma fille déguste enfin la glace qu’elle réclame depuis
le début de notre déjeuner en famille. Un sorbet aux couleurs vives. Une drôle
d’odeur. Je me retiens d’arracher la glace des mains de ma petite puce pour renifler
et décortiquer les étranges relents, car je ne veux pas passer pour une
mauvaise mère submergée par ses instincts de parfumeur. Je me rabats sur le
papier d’emballage, pointe le nez sur les gouttes de sirop et grimace de
dégoût. Je ressens pourtant un drôle bien-être. Je suis parfumeur. Mon nez
réclame de l’objectivité. Mais devant ces molécules biscornues j’enfourche mon
petit vélo, fuit toute raison, et soudain mes tripes remplacent ma matière
grise. Voilà que mon corps se transforme en champs de bataille ! Cœur vs
Tête. Un dialogue improbable dont je suis le témoin impuissant où s’enchainent images
du passé et réponse d’expert.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoListParagraphCxSpFirst" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; mso-add-space: auto; mso-list: l0 level1 lfo1; text-align: justify; text-indent: -18.0pt;">
<!--[if !supportLists]--><span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">-<span style="font-size: 7pt; font-stretch: normal;"> - </span><!--[endif]-->Oh ! ça me rappelle un truc là !<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoListParagraphCxSpMiddle" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; mso-add-space: auto; mso-list: l0 level1 lfo1; text-align: justify; text-indent: -18.0pt;">
<!--[if !supportLists]--><span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">-<span style="font-size: 7pt; font-stretch: normal;"> - </span><!--[endif]-->Vouiii, ce sont des nitriles, du citralva, des
éclats cinnamiques, du limonène, des miettes de souffre et une grosse louche de
pinène. Hop ! dans la boite !<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoListParagraphCxSpMiddle" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; mso-add-space: auto; mso-list: l0 level1 lfo1; text-align: justify; text-indent: -18.0pt;">
<!--[if !supportLists]--><span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">-<span style="font-size: 7pt; font-stretch: normal;"> - </span>Non, non, c’est bien plus vaste… <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoListParagraphCxSpMiddle" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; mso-add-space: auto; mso-list: l0 level1 lfo1; text-align: justify; text-indent: -18.0pt;">
<!--[if !supportLists]--><span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">-<span style="font-size: 7pt; font-stretch: normal;"> - </span>Un mélange totalement artificiel et chimique.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoListParagraphCxSpMiddle" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; mso-add-space: auto; mso-list: l0 level1 lfo1; text-align: justify; text-indent: -18.0pt;">
<!--[if !supportLists]--><span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">-<span style="font-size: 7pt; font-stretch: normal;"> -</span><!--[endif]--> C’est la
réalité, mon enfance, et puis plus tard aussi. C’était bon et rassurant.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoListParagraphCxSpMiddle" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; mso-add-space: auto; mso-list: l0 level1 lfo1; text-align: justify; text-indent: -18.0pt;">
<!--[if !supportLists]--><span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">-<span style="font-size: 7pt; font-stretch: normal;"> - </span><!--[endif]-->Non, c’est infect, comment peut-on proposer ça
aux enfants ?<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoListParagraphCxSpMiddle" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; mso-add-space: auto; mso-list: l0 level1 lfo1; text-align: justify; text-indent: -18.0pt;">
<!--[if !supportLists]--><span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">-<span style="font-size: 7pt; font-stretch: normal;"> - </span><!--[endif]-->Mais moi, enfant, je baignais dedans.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoListParagraphCxSpMiddle" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; mso-add-space: auto; mso-list: l0 level1 lfo1; text-align: justify; text-indent: -18.0pt;">
<!--[if !supportLists]--><span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">-<span style="font-size: 7pt; font-stretch: normal;"> - </span>Tu ne le mangeais pas, si ?<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoListParagraphCxSpMiddle" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; mso-add-space: auto; mso-list: l0 level1 lfo1; text-align: justify; text-indent: -18.0pt;">
<!--[if !supportLists]--><span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">-<span style="font-size: 7pt; font-stretch: normal;"> - </span>Non, c’est autre chose, mais je ne sais
plus.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoListParagraphCxSpMiddle" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; mso-add-space: auto; mso-list: l0 level1 lfo1; text-align: justify; text-indent: -18.0pt;">
<!--[if !supportLists]--><span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">-<span style="font-size: 7pt; font-stretch: normal;"> - </span><!--[endif]-->Ah, ah ! je vais plus vite que toi. J’ai
tout trouvé, classé et éliminé illico. Association de molécules sans intérêt
artistique. …Ni gustatif. Voilà !<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoListParagraphCxSpMiddle" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; mso-add-space: auto; mso-list: l0 level1 lfo1; text-align: justify; text-indent: -18.0pt;">
<!--[if !supportLists]--><span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">-<span style="font-size: 7pt; font-stretch: normal;"> - </span>Je ne peux pas te laisser dire ça. Attends un
peu, je jette un nouveau coup de nez, je dois remettre la main sur ce souvenir.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoListParagraphCxSpMiddle" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; mso-add-space: auto; mso-list: l0 level1 lfo1; text-align: justify; text-indent: -18.0pt;">
<!--[if !supportLists]--><span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">-<span style="font-size: 7pt; font-stretch: normal;"> - </span>Hors de question! C’est dégueulasse ce truc, ma
mémoire refuse de s’encombrer. Pas utile pour mon métier<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoListParagraphCxSpLast" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; mso-add-space: auto; mso-list: l0 level1 lfo1; text-align: justify; text-indent: -18.0pt;">
<!--[if !supportLists]--><span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">-<span style="font-size: 7pt; font-stretch: normal;"> - </span>Voilà ! J’y suis !! Tu vois ?
Soulève la vieille poussière entre tes méninges et regarde, c’est chouette
non ? Ça parle de nous, lorsque nous étions candides, sans tiroir ni
mémoire.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Mon cerveau cesse de pédaler et de chercher, mon cœur mollit et enfle
librement. La tension se relâche. Moment de réconciliation offert par un étui à
glaçon aromatisé, meilleur qu’une blague Carambar, je retrace le fumet des
usines de parfumerie. Manifestation d’un savoir-faire immatériel qui s’échappait des salles de production et de
mélange, maculait les fûts et les extracteurs, imprégnait depuis des décennies en
couches successives les murs, les sols et les machines, et parfumait à chaque
renouvellement de générations, les vêtements, les cheveux et la peau. L’odeur
varie imperceptiblement suivant les
saisons, les époques et les modes ou les lieux géographiques. Mais le cœur de formule
--la racine fondamentale--l’ADN olfactif-- demeure une constante depuis ma plus
tendre enfance, quelle que soit l’usine dans laquelle j’ai mené mes jeans
d’écolière, d’étudiante ou de parfumeur. À Grasse, à Genève, à Holzminden ou aux
États-Unis. Une mélasse étrange sans queue ni tête. Un tricot douteux,
poisseux, de molécules artificielles et de matières nobles naturelles. Une
signature olfactive puissante, qui rebute ceux qui la découvrent, mais agit
comme un baume nostalgique sur la mémoire des parfumeurs d’usine. À plus petite
échelle, on la retrouve en fin de journée dans les poubelles des laborantines
qui ont pesé les formules de leurs parfumeurs : pipettes usagées, papiers imprégnés,
flacons souillés…<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">C’est une odeur que je ne mangerai pas.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Une composition que je n’emprisonnerai pas dans un flacon.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Mais j’aime y broyer ma mémoire, m’imprégner de son souvenir, pour me
réconcilier avec mes origines. Retrouver cette époque révolue où les minuscules
flacons d’essais qui traînaient chez nous et chez mon grand-père, dessinaient
des paysages savoureux, des univers incompréhensibles et pourtant séduisants. Nez
naïf je me contentais d’apprécier ou de grimacer, mais je ne découpais pas
encore tout en rondelles à chaque sursaut d’évaporation. Je ne cherchais pas
tirer les vers du nez du mélange, à élucider le pourquoi/comment. Pas de
tiroir. Pas d’étiquette. Pas de classification ni de jugement. Prendre comme ça
vient et tant pis pour demain !<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Il existe mille et une façons de
prendre un coup de vieux. Pour un nez, c’est lorsque le métier prend le pas sur
la spontanéité. L’univers qui nous entoure devient alors une source
systématique d’informations élémentaires, désincarnées, exploitables. Identifié.
Étiqueté. Mâchouillé et Classé. <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">J’accepte les rides, l’affaissement de mon visage, la dégringolade de mes
fesses, la mollesse de mes bras. Pas toujours avec le sourire. Souvent avec un
soupir. Mais bon, tant pis, tant pis, j’irais en boutique, et je réglerai le
problème avec un cosméto placebo. <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Mais s’you plait, que mes souvenirs demeurent. Que ma mémoire n’arrondisse
pas les angles. Que ma tête et mon cœur œuvrent toujours de concert afin que
régulièrement, je trouve le désir, le courage, de faire sauter mes
classifications ! <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">.<o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/10722671541421005626noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-2143359265792627410.post-75550127525092420442016-01-22T16:52:00.001+01:002016-01-25T16:23:01.922+01:00Les recettes de Madame Nitouche n°1<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Ben vl’à que ça ne me rajeunit pas ….Le retour de Madame
Nitouche !</div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
Petit coup de vieux. Je vais vous conter l’époque des premiers
échanges de mails entre collègues d’une même société. Aujourd’hui cela parait aller
de soi, mais de mon temps, au début des années quatre-vingt-dix, le maniement
d’une boite mail pour distribuer l’information au sein d’une entreprise était
relativement nouveau. Bien évidemment, l’utilisation à des fins uniquement professionnelles
a été bien vite oubliée et détournée. Nous étions quelques ami(e)s, collègues
et apprentis, éparpillés aux quatre coins de la planète, et soudain nous pouvions
communiquer à la seconde sans donner le sentiment de perdre notre temps au
téléphone. On tapotait sur un clavier…donc on travaillait, non ? Parfumeur
en devenir, je supportais difficilement l’esprit de compétition exigée au sein
des équipes, mais j’en acceptais les règles, car j’étais ambitieuse. L’écriture
est rapidement devenue une solution pour relâcher la pression, détourner les
angoisses de la feuille blanche, exprimer le plaisir simple des odeurs, d'une
forme de créativité hors clous. J’ai commencé à échanger cuisine avec mes
ami(e)s expatriés afin de nous donner l’illusion bienveillante que nous nous
retrouvions autour d’un plat pour bavarder de tout et de rien, et surtout pas
des projets que nous devions à tout prix remporter ! J’ai imaginé et écrit
de nombreuses recettes dont l’héroïne, à laquelle j’avais donné les formes et
le caractère de Maïté, expliquait l’art
et la manière de concocter de bons petits plats puisés dans mon quotidien de
ménagère trentenaire: « les recettes de Madame Nitouche, Reine de Bouche ».<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
En cette nouvelle année, afin de varier le menu des chroniques
olfactives, je vous propose de découvrir quelques recettes de cuisine entre
deux histoires de formule de shampooing. Je n’ai pas la prétention d’être une
grande cuisinière, mais une remarque récente de mes enfants, me laisse à penser
que je cuisine comme je crée mes parfums : je farfouille sur les étagères,
je tâtonne et trouve un accord plaisant, mais parfois, je me plante
joliment ! Ces derniers se plaignent donc très gentiment que je ne réalise
jamais deux fois le même plat. Aussi, ai-je imaginé que lorsque l’un d’eux s’avère
n'être pas trop mal, je pourrais l’offrir en partage….et en conserver une
trace. <o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<i><span style="color: blue;">Madame Nitouche n°1 : Omelette d’asperges vertes, parfumée au sumac</span></i><o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<i><span style="color: blue;"><br /></span></i></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<u>Le marché :<o:p></o:p></u></div>
<div class="MsoListParagraphCxSpFirst" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; mso-add-space: auto; mso-list: l0 level1 lfo1; text-align: justify; text-indent: -18.0pt;">
<!--[if !supportLists]-->-<span style="font-size: 7pt; font-stretch: normal;"> -</span>Une botte d’asperges vertes fraiche, ou un
sachet d’asperges vertes congelées, ou une poignée d’asperges sauvages glanées
au printemps au bord des routes de campagne.<o:p></o:p></div>
<div class="MsoListParagraphCxSpMiddle" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; mso-add-space: auto; mso-list: l0 level1 lfo1; text-align: justify; text-indent: -18.0pt;">
<!--[if !supportLists]-->-<span style="font-size: 7pt; font-stretch: normal;"> -</span>Deux œufs par personnes + 1 pour la poêle (comme
pour une théière, les Anglo-saxons comprendront)<o:p></o:p></div>
<div class="MsoListParagraphCxSpMiddle" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; mso-add-space: auto; mso-list: l0 level1 lfo1; text-align: justify; text-indent: -18.0pt;">
<!--[if !supportLists]-->-<span style="font-size: 7pt; font-stretch: normal;"> -</span><!--[endif]-->Une cuillère à soupe de crème entière fluide ou
deux cuillères à soupe de lait frais entier<o:p></o:p></div>
<div class="MsoListParagraphCxSpMiddle" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; mso-add-space: auto; mso-list: l0 level1 lfo1; text-align: justify; text-indent: -18.0pt;">
<!--[if !supportLists]-->-<span style="font-size: 7pt; font-stretch: normal;"> - </span><!--[endif]-->Une dose de beurre (tablette individuelle de
12gr)<o:p></o:p></div>
<div class="MsoListParagraphCxSpMiddle" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; mso-add-space: auto; mso-list: l0 level1 lfo1; text-align: justify; text-indent: -18.0pt;">
<!--[if !supportLists]-->-<span style="font-size: 7pt; font-stretch: normal;"> - </span><!--[endif]-->Une belle poignée de parmesan fraichement gratté<o:p></o:p></div>
<div class="MsoListParagraphCxSpLast" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; mso-add-space: auto; mso-list: l0 level1 lfo1; text-align: justify; text-indent: -18.0pt;">
<!--[if !supportLists]-->-<span style="font-size: 7pt; font-stretch: normal;"> - </span><!--[endif]-->Une grosse pincée de sumac<o:p></o:p></div>
<div class="MsoListParagraphCxSpLast" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; mso-add-space: auto; mso-list: l0 level1 lfo1; text-align: justify; text-indent: -18.0pt;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<u>La Manière :<o:p></o:p></u></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
Préparez les asperges :<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
F<u>raiches</u> :
coupez la fin des tiges un peu dures et faites les cuire à la vapeur « al
dente »<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<u>Congelées</u> :
placez les asperges directement dans le panier vapeur, et faire cuire selon les
instructions, moins trois minutes pour la cuisson « al dente ».<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<u>Sauvages</u> :
rincez et réservez. Pas de précuisson.<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
Dans une grande poêle, déposez le beurre et laissez fondre
paisiblement. Pendant ce temps, préparez les œufs :<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
Dans un grand bol ou un saladier, fouettez énergiquement ou pas les
œufs. Tout dépend de vos goûts. Personnellement j’apprécie une omelette dont
les œufs sont fouettés jusqu’à faire un peu de mousse sur les bords du bol. <o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
Ajoutez la crème liquide ou le lait frais, fouettez à peine et versez le
mélange dans la poêle chaude.<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
Ajoutez les asperges, comme des sardines dans une boite.<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
Attendez que l’œuf soit légèrement saisi sur les bords puis diminuez
le feu. L’omelette doit cuire très doucement, sans qu’on l’agace ! Le but
est que le beurre ne brûle pas et que les œufs ne soient pas remués. L’odeur
doit demeurer fleurie, onctueuse, faire penser un petit peu à des fruits secs
et à de l’herbe fraichement coupée.<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
Saupoudrez de parmesan.<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
Arrêter la cuisson quand le parmesan a disparu fondu, mais qu’au
centre de la poêle l’omelette ne soit pas tout à fait cuite. La cuisson
s’achève doucement avec la chaleur radiante.<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
Saupoudrez de sumac et servez aussitôt. Avec une salade verte,
parfumée à l’huile de noisette par exemple.<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<u>Dans la tête du parfumeur :<o:p></o:p></u></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<u><br /></u></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
Ce plat possède une magnifique odeur de jacinthe quand il roussit
doucement à faible température. <o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
L’asperge, verte et amère, se mêle au parfum musqué de l’œuf et crée
la note fleurie. Ce n’est pas le cas, si le plat est préparé avec des asperges
blanches.<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
Le beurre et l’œuf offrent une combinaison caramélisée, pralinée,
propre à faire saliver nos papilles<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
Le parmesan est un exhausteur de goût naturel, il évite d’ajouter du
sel.<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
Le sumac est un produit magnifique : à la fois boisé et aigrelet,
il donne un coup de nerfs et diminue l’effet « poudré » un peu
gnangan des œufs. <o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
Bon appétit !<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<i><span style="font-size: x-small;"><br /></span></i></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<i><span style="font-size: x-small;">PS1: le sumac est une épice aux reflets auburn et provient d'un arbuste qui pousse au moyen-orient et dont on utilise les baies séchées puis broyées.</span></i></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<i><span style="font-size: x-small;">PS2: clin d’œil à tous ceux et celles qui ne trouvaient pas les ingrédients "parisiens" à Holz-City, nécessaires pour réaliser les recettes de Madame Nitouche... </span></i></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
</div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/10722671541421005626noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-2143359265792627410.post-35409371754670525792016-01-14T16:43:00.001+01:002016-01-15T14:28:01.579+01:00La source<br />
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm;">
<span style="text-align: justify;">Enfant, je jouais dans le cours de son eau. Glacée, turbulente, elle
m’emportait malgré les battements frénétiques de mes petits pieds jusqu’au
jour où j’ai trouvé la force de repousser son flot. J’avais 10 ans. J’aurais
aimé remonter le torrent à sa naissance, mais le lieu était tenu caché, </span><span style="text-align: justify;"> </span><span style="text-align: justify;">niché dans un domaine privé au
bout d’une vallée encaissée.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
Des années plus tard, à l’occasion des festivités de cette jolie
rivière qui alimente la région en eau potable, je me retrouve, après trois heures
de marche sur des chemins de cailloux bordés de cistes et de buis sauvages, au
cœur de cette propriété.<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
Un petit étang informe festonné d’herbes floues marque la fin d’un
jardin laissé à son état naturel. Enfin,
j’ai la réponse à ma question enfantine: d’où vient la rivière ? Où
commence l’eau ? Mais fichtre quenouille, comme je suis déçue par ce
que mes yeux contemplent ! Je
cherche une manifestation évidente : une effervescence de minuscules
bulles qui boursoufle l’étendue lisse et sage, un glouglou sonore et abondant expulsé
exactement en cet endroit secret et intime où la montagne embrasse la terre, un
ruissellement joyeux et bondissant qui jaillit du rocher en surplomb. Rien d’aussi bucolique ou romantique….Je
découvre l’immobilité silencieuse d’une grosse flaque olivâtre. <o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
En revanche, je capte une multitude d’informations odorantes. L’eau à
mes pieds possède un parfum incroyablement doux et lumineux. Je plonge la main
dans l’onde inerte et la porte en coupe à mes narines. Aucun fragment olfactif
de vase, de feuilles, de bois ou d’herbes en décomposition, aucun relent de
mousse ou de moisissure. J’aimerais écrire que je découvre à cet instant une
odeur de rien, mais ce n’est pas tout à fait vrai. L’eau glisse entre mes
doigts tandis que je tente de capter toutes les particules odorantes. Mon nez,
tel un tamis, absorbe, filtre, puis passe le relais à mon cerveau
coupe-senteur. Une myriade de projections défile sur la toile de ma mémoire
olfactive. Parfois, une étincelle s’allume et je trouve le mot, ou la phrase
pour définir la fine molécule. Souvent, l’odeur m’échappe et retourne à la
source avant que je ne puisse l’étiqueter. Je reste longtemps ainsi, accroupie au bord
de l’eau à donner l’impression de me désaltérer quand je tente tout simplement
d’irriguer mon flair. J’ai conservé une impression étrange du parfum de la
source de la Siagne. Des couleurs aux tons pastel, entre gris diaphane et jaune
éteint. Une sensation de peau de nouveau-née, douce et salée, un peu sale
aussi. Une haleine de terre grasse, des notes de framboise et d’herbes fraîches,
des relents de cailloux et de craies. Des éléments inattendus et épars, impossibles
à emprisonner dans un flacon. Mais libres et virevoltant dans ma mémoire afin
que dès que se présente l’occasion, j’en dépose un fragment dans une de mes
formules.<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/10722671541421005626noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2143359265792627410.post-69540528643186504172016-01-07T16:24:00.006+01:002016-01-07T16:35:43.892+01:00Fin d’année et bonnes résolutions<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm;">
L’idée sent
déjà bon. Un truc tout propre, bien rond, sans angle ni épine. Une odeur à la
fois douce et surprenante, un peu. Mais sans brusquerie.</div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm;">
<o:p></o:p></div>
<div class="MsoListParagraph" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; mso-add-space: auto; mso-list: l0 level1 lfo2; text-indent: -18.0pt;">
<!--[if !supportLists]-->-<span style="font-size: 7pt; font-stretch: normal;"> -</span>Ah.<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm;">
Comme dirait
mon psy.<o:p></o:p></div>
<div class="MsoListParagraphCxSpFirst" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; mso-add-space: auto; mso-list: l1 level1 lfo1; text-indent: -18.0pt;">
<!--[if !supportLists]-->-<span style="font-size: 7pt; font-stretch: normal;"> -</span>Vous commencez l’année sur la pointe des pieds,
avec du coton autour des orteils ?<o:p></o:p></div>
<div class="MsoListParagraphCxSpMiddle" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; mso-add-space: auto; mso-list: l1 level1 lfo1; text-indent: -18.0pt;">
<!--[if !supportLists]-->-<span style="font-size: 7pt; font-stretch: normal;"> -</span>Euh….Qu’est-ce qui vous fait dire ça ?<o:p></o:p></div>
<div class="MsoListParagraphCxSpMiddle" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; mso-add-space: auto; mso-list: l1 level1 lfo1; text-indent: -18.0pt;">
<!--[if !supportLists]-->-<span style="font-size: 7pt; font-stretch: normal;"> -</span>Eh bien, mais votre vocabulaire olfactif
voyons !<o:p></o:p></div>
<div class="MsoListParagraphCxSpMiddle" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; mso-add-space: auto; mso-list: l1 level1 lfo1; text-indent: -18.0pt;">
<!--[if !supportLists]-->-<span style="font-size: 7pt; font-stretch: normal;"> -</span>Donc, si je vous parle d’une odeur rectangulaire
avec des éclats et des salissures, vous pensez que je suis entreprenante et
enthousiaste, sans doute ?<o:p></o:p></div>
<div class="MsoListParagraphCxSpMiddle" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; mso-add-space: auto; mso-list: l1 level1 lfo1; text-indent: -18.0pt;">
<!--[if !supportLists]-->-<span style="font-size: 7pt; font-stretch: normal;"> -</span>Mais oui, madame Parfumeur….Car certainement, les mots
qui expriment ces odeurs définissent-ils votre état d’esprit ?<o:p></o:p></div>
<div class="MsoListParagraphCxSpMiddle" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; mso-add-space: auto; mso-list: l1 level1 lfo1; text-indent: -18.0pt;">
<!--[if !supportLists]-->-<span style="font-size: 7pt; font-stretch: normal;"> -</span>Mais pas du tout !<o:p></o:p></div>
<div class="MsoListParagraphCxSpMiddle" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; mso-add-space: auto; mso-list: l1 level1 lfo1; text-indent: -18.0pt;">
<!--[if !supportLists]-->-<span style="font-size: 7pt; font-stretch: normal;"> -</span><!--[endif]-->…..<o:p></o:p></div>
<div class="MsoListParagraphCxSpMiddle" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; mso-add-space: auto; mso-list: l1 level1 lfo1; text-indent: -18.0pt;">
<br /></div>
<div class="MsoListParagraphCxSpLast" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; mso-add-space: auto; mso-list: l1 level1 lfo1; text-indent: -18.0pt;">
<!--[if !supportLists]-->-<span style="font-size: 7pt; font-stretch: normal;"> -</span>Ah ah !<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm;">
Comme dirait
mon sémiologue.<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm;">
Ils me
fatiguent ces deux-là….Surtout la veille du réveillon.<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm;">
-<span style="font-size: 7pt; font-stretch: normal;"> - </span>Mais oui, madame Plume. La question est
d’importance pour la compréhension de votre univers si particulier. Les mots ne
sont point utilisés par hasard, mais pour communiquer, donner une information.
Et avec les odeurs, tout semble tellement abstrait !</div>
<div class="MsoListParagraph" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; mso-add-space: auto; mso-list: l1 level1 lfo1; text-indent: -18.0pt;">
<o:p></o:p><br />
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm;">
Le psy et le
sémio, en cœur :<o:p></o:p></div>
<div class="MsoListParagraphCxSpFirst" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; mso-add-space: auto; mso-list: l1 level1 lfo1; text-indent: -18.0pt;">
<!--[if !supportLists]-->-<span style="font-size: 7pt; font-stretch: normal;"> -</span>Alors, dites-nous Madame Plume et Parfum : 2016 va sentir quoi ?<o:p></o:p></div>
<div class="MsoListParagraphCxSpLast" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; mso-add-space: auto; mso-list: l1 level1 lfo1; text-indent: -18.0pt;">
<!--[if !supportLists]-->-<span style="font-size: 7pt; font-stretch: normal;"> -</span>Hé bien pour monsieur Psy, une combinaison équilibrée,
mais bourrée de nœuds. Et pour vous monsieur Sémio, une combinaison de minuscules
signaux crochetés sur l’axe syntagmatique.<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
Je contemple messieurs Psy et Sémio, nez bas et fronts sillonnés de bourrelés, quêter entre les rayons de leur matière grise
l’ébauche d’une odeur. Soudain, à l’unisson, un soupir de soulagement s’échappe
de leurs poitrines : ils lèvent les yeux vers moi sourire aux lèvres et choisissent soigneusement leurs mots pour me décrire l’odeur de cette nouvelle
année:<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoListParagraphCxSpFirst" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; mso-add-space: auto; mso-list: l1 level1 lfo1; text-indent: -18.0pt;">
<!--[if !supportLists]-->-<span style="font-size: 7pt; font-stretch: normal;"> -</span>Un truc tout propre, bien rond, sans angle ni
épine. Une odeur à la fois douce et surprenante, un peu. Mais sans brusquerie.<o:p></o:p></div>
<div class="MsoListParagraphCxSpMiddle" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; mso-add-space: auto;">
<o:p>- -Ah ?</o:p></div>
<div class="MsoListParagraphCxSpLast" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; mso-add-space: auto;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; margin-left: 18.0pt; margin-right: 0cm; margin-top: 0cm;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; margin-left: 18.0pt; margin-right: 0cm; margin-top: 0cm;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/10722671541421005626noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2143359265792627410.post-7125448355309990492015-03-17T11:14:00.000+01:002015-03-17T14:01:00.012+01:00Insomnie mon amie<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 12pt; line-height: 115%;">Milieu de nuit.</span></div>
</div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-bidi-font-family: Calibri; mso-bidi-theme-font: minor-latin;">Comme une bulle qui éclate, je
m’éveille. Ma moulinette cérébrale immédiatement embraye : je grimpe dans
tous les wagons, la liste s’allonge et je soupire. À mes côtés, mon homme
repose paisible, je sens son odeur chaude de céréales passées au four. Je me
lève en silence, enfile le premier chiffon qui traine et je quitte la chambre.
Comme tous les insomniaques, je file vers la cuisine. Pièce maitresse pour
personne en détresse. Parfums de l’eau en ébullition, mélange perso d’herbes et
d’épices, une goutte d’eau de fleur d’oranger, et hop, j’attrape mon mug et
dérive vers le salon. Gros fauteuil placé au bord de la fenêtre d’où je peux
contempler la nuit. J’observe les rectangles lumineux des immeubles voisins. Un
réverbère éclaire la rue déserte, mouillée. Je ne suis pas seule, mais je suis tranquille. </span></div>
</div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-bidi-font-family: Calibri; mso-bidi-theme-font: minor-latin;">Insomnie, mon amie, je glisse dans tes bras et m’abandonne à la rêverie. Les petits
bruits familiers de mon vieil appartement, une souris qui grignote sous une
latte du plancher, le vent qui se faufile sous le trumeau lézardé de la
fenêtre, façonnent mes affabulations.<o:p></o:p></span></div>
</div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-bidi-font-family: Calibri; mso-bidi-theme-font: minor-latin;">« Il y a fort longtemps, quand Noël
n’était encore qu’une simple fête païenne qui saluait le solstice d’hiver, un
jeune homme longeait la berge d’un fleuve aujourd’hui disparu lorsque son pied heurta
un objet terriblement dur. Il jura copieusement dans une langue depuis
longtemps oubliée et se pencha sur la cause de sa brève, mais vive douleur :
un bidule brillant pointait à fleur de sable. Intrigué, il s’agenouilla sur le
sol et, après quelques efforts pour repousser le gravier humide, il exhuma un
coffre cerclé de métal bleu taillé dans un bois sans nœuds, ni veines, d’une
vibrante couleur rouge grenade. Il porta la boite à son oreille, la secoua et
entendis nettement le son feutré d’un objet heurtant une paroi recouverte
d’étoffe. Avec précaution, il saisit le couvercle qui s’ouvrit naturellement en
émettant un soupir à peine audible. Trois cailloux gris et ternes, de taille et
de forme identiques, reposaient sur un très beau velours de soie cramoisie. Il
en prit un, le soupesa, le tourna entre ses doigts et apprécia sa texture fine.
L’odeur imprégna ses narines d’une combinaison étrange de fleurs inconnues,
d’épices et d’algues… » Parvenue à ce moment de l’intrigue, mes pensées
rebondissent et changent de direction. J’imagine le parfum des galets égarés et
j’abandonne le récit. Les molécules s’accouplent ou se repoussent pour former l’embryon
d’une odeur improbable. Mais rapidement, j’abandonne également la formule.<o:p></o:p></span></div>
</div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<div style="text-align: left;">
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-bidi-font-family: Calibri; mso-bidi-theme-font: minor-latin;">Aucune créativité miraculeuse, mais
des pensées décousues et absurdes. Cela m’amuse et m’agace tout à la fois.</span><br />
<span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif;"><i><span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-bidi-font-family: Calibri; mso-bidi-theme-font: minor-latin;"><br /></span></i>
</span><br />
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-bidi-font-family: Calibri; mso-bidi-theme-font: minor-latin;"><i> D’un sommeil
torride</i></span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-bidi-font-family: Calibri; mso-bidi-theme-font: minor-latin;"><i> je me suis
réveillée</i></span></div>
</div>
</div>
</div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; margin-left: 177.0pt; margin-right: 0cm; margin-top: 0cm; text-align: justify;">
<div style="text-align: left;">
<div style="text-align: justify;">
<div style="text-align: center;">
<i><span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif;"><br /></span></i></div>
</div>
</div>
</div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; margin-left: 177.0pt; margin-right: 0cm; margin-top: 0cm; text-align: justify;">
<div style="text-align: left;">
<div style="text-align: justify;">
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-bidi-font-family: Calibri; mso-bidi-theme-font: minor-latin;"><i>Je compte
les étoiles<o:p></o:p></i></span></div>
</div>
</div>
</div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; margin-left: 177.0pt; margin-right: 0cm; margin-top: 0cm; text-align: justify;">
<div style="text-align: left;">
<div style="text-align: justify;">
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-bidi-font-family: Calibri; mso-bidi-theme-font: minor-latin;"><i>de mes mots<o:p></o:p></i></span></div>
</div>
</div>
</div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; margin-left: 177.0pt; margin-right: 0cm; margin-top: 0cm; text-align: justify;">
<div style="text-align: left;">
<div style="text-align: justify;">
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-bidi-font-family: Calibri; mso-bidi-theme-font: minor-latin;"><i>et me
consacre</i></span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-bidi-font-family: Calibri; mso-bidi-theme-font: minor-latin;"><i>à la nuit</i></span></div>
</div>
</div>
</div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; margin-left: 177.0pt; margin-right: 0cm; margin-top: 0cm; text-align: justify;">
<div style="text-align: left;">
<div style="text-align: justify;">
<div style="text-align: center;">
<i><span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif;"><br /></span></i></div>
<div style="text-align: center;">
<i><span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif;">Rose Ausländer</span></i></div>
</div>
</div>
</div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; margin-left: 247.8pt; margin-right: 0cm; margin-top: 0cm; text-align: justify;">
<div style="text-align: left;">
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-bidi-font-family: Calibri; mso-bidi-theme-font: minor-latin;"> </span></div>
</div>
</div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-bidi-font-family: Calibri; mso-bidi-theme-font: minor-latin;">La nuit possède une odeur
particulière. Elle n’est pas la même selon les pays, les lieux ou les saisons. À
la tombée du jour la température chute, l’humidité, conséquence immédiate, attire
simultanément les parfums de la terre accumulés durant la journée et accompagne la chute des poussières du ciel. Un jeu subtil d’échange et d’enchevêtrement
s’organise. Les odeurs sont compactes, souvent linéaires et intenses, tels les
arômes du jasmin, des belles-de-nuit, des roses, des tubéreuses qui profitent
de la rosée nocturne. L’odeur du bitume à New York est puissante, métallique, presque
poivrée au cœur de la nuit. La Seine enfle et répand son parfum de fange dans
le vieux Quartier Latin, fruité en été, minéral en hiver. La vieille ville de
Nice dévoile une odeur de beurre de cacahuète aux premières heures de la nuit,
la campagne provençale sent la cendre et le cuir au cours des nuits d’hivers.
L’odeur de l’Océan est plus froide et pourtant plus sensuelle à la belle étoile
qu’en plein jour lorsque je me tiens au bord de la plage. Je ne connais pas son
odeur loin du rivage, mais je peux imaginer que le parfum, mélange d’eau et de
ciel, doit être bien différent. <o:p></o:p></span></div>
</div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-bidi-font-family: Calibri; mso-bidi-theme-font: minor-latin;">Oui, mes réflexions sont décousues,
sans queue ni tête, et je perds le fil. Je vous perds aussi, sans doute ?<o:p></o:p></span></div>
</div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-bidi-font-family: Calibri; mso-bidi-theme-font: minor-latin;">Insomnie mon amie. J’apprécie ce
moment de la nuit où l’esprit vagabonde, libre et capricieux.<o:p></o:p></span></div>
</div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif;"><span style="font-size: 12pt; line-height: 115%;">Dans quelques heures, le monde rationnel
va s’éveiller et je vais sagement reprendre le chemin de vie maman/femme/parfumeur/maitresse de maison /amante/copine qui enchaîne tout parfaitement…évidemment. Mais
pour le moment, repos, silence et pyjama tout moche, je hume ma boisson chaude entre mes mains en
coupe et je jette un œil chez mes voisins. Que fabriquent-ils à cette heure de
la nuit ? À quoi rêvent-ils ? Les rectangles de leurs fenêtres, lueurs
nettes et précises, flottent dans la nuit et dévoilent ce que le jour permet à
peine de deviner. Un angle de canapé, un vase énorme contenant un maigre
bouquet d’anémones, quelques mégots tordus abandonnés dans un cendrier posé sur
une table basse colorée sur laquelle </span><span style="line-height: 18.3999996185303px;">traine</span><span style="font-size: 12pt; line-height: 115%;"> un verre contenant un reste de vin.
Ailleurs, un livre ouvert sur son ventre de papier à côté d’une tasse de café,
froid sans doute, car je n’aperçois aucune volute – bon, en même temps je suis
un peu myope, mais j’aime imaginer que l’odeur qui s’échappe de la petite tasse
en porcelaine est celle du café refroidi-- une télé allumée sur un documentaire
animalier, un évier de cuisine chargé de la vaisselle qui attendra demain, un
paquet de céréales pour le petit déjeuner et, quelques fenêtres plus loin, un
homme assis dans son canapé, un petit chien pelotonné contre sa cuisse. Un magazine
est ouvert sur ces genoux mais, la nuque posée sur le cuir usé, son visage fixe
le plafond. Quelle tournure prend le cours de ses pensées ? L’homme gratte
le poil de l’animal, le chien s’étire, baille, et l’homme lui donne la
réplique. Il ferme son magazine et quitte le canapé. Quelques secondes plus tard,
le rectangle lumineux, lucarne de l’ordinaire, </span><span style="line-height: 18.3999996185303px;">disparaît</span><span style="font-size: 12pt; line-height: 115%;">. Je ne sais pas si le
chien a suivi son maitre. Brèves de vie et pointillés. <o:p></o:p></span></span></div>
</div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif;"><span style="font-size: 12pt; line-height: 115%;">Mes insomnies datent de la naissance
de mon premier enfant. Intervalles obligatoires, presque inévitables. J’allaitais
plusieurs fois par nuit, solitaire, </span><span style="line-height: 18.3999996185303px;">ballottée</span><span style="font-size: 12pt; line-height: 115%;"> dans un demi-sommeil chargé de
brumes, les émotions en vrac. Le nez abandonné sur le minuscule crâne chauve je
conservais le cap, ancrée sur la nouvelle odeur que je tenais entre mes bras. Perdue
dans mon rôle d’apprenti maman le jour, je trouvais la paix et la sécurité au
creux de la nuit, l’odeur de mon tout petit crochetée à mes pensées vagabondes. En
cherchant bien dans ma mémoire, je possède toujours, dissimulé dans un tiroir, sous
une pile d’odeurs utiles à mon travail, un reliquat de l’odeur de mon fils
nouveau-né, celle qu’il transpirait la nuit pendant l’effort de l’allaitement. Une
odeur qu’aucune photo ne peut illustrer.<o:p></o:p></span></span></div>
</div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-bidi-font-family: Calibri; mso-bidi-theme-font: minor-latin;">Et voici comment des années plus tard,
insomnie mon amie, tu ponctues encore mes nuits et nourrit mes rêveries. Je
n’ai plus de bébé à renifler, alors, je tends mon nez vers les fenêtres rayonnantes
de mes voisins, vers ces odeurs fugaces que je ne connais point. Je suis
attirée, moucheron bienveillant, par vos relents de vie privés maintenus la
nuit en cage derrière des rectangles
lumineux et dont je ne peux qu’inventer la tournure. Car, au-delà de l’image
banale et convenue d’une tasse de café, d’un cendrier, d’une vaisselle sale,
abandonnée au fond d’un évier en inox, ou d’un canapé défoncé en simili cuir, senteurs
que je visualise parfaitement, qu’elle est l’odeur de votre antre,
le parfum de votre journée ordinaire ? Comment cela sent-il chez vous, le
jour ?<o:p></o:p></span></div>
</div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-bidi-font-family: Calibri; mso-bidi-theme-font: minor-latin;"><span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif;">Home smell home</span><o:p></o:p></span></div>
</div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif;"><br /></span></div>
</div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
</div>
Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/10722671541421005626noreply@blogger.com4tag:blogger.com,1999:blog-2143359265792627410.post-15280219362895810072015-02-13T16:19:00.000+01:002015-02-13T16:19:13.746+01:00Chanson pour le parfumeur paresseux<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Le parfumeur est un paresseux</span><span style="font-family: Verdana, sans-serif;"> </span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Évidemment<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Il trime au soleil, pieds en éventail et nez tire au
flan.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Bon vent<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"> Bon
vent !<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Le parfumeur est un paresseux<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">dont l’esprit se carapate sur l’île de la
contemplation. <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Parfois il piège deux, allez, un petit effort, trois
odeurs et les enferme dans un flacon.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Agite la pulpe odorante. <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Filtre et ajuste jolie étiquette. <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Hop, le tour est joué. <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Coup de vent <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"> Coup
de vent !<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"> <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Le parfumeur est un paresseux <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Qui brasse de l’air <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Des molécules bidules, fuyantes comme des plumes. <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">qui sifflent aux oreilles et filent sous le nez.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Au vent<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"> Au vent !<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Le parfumeur est un paresseux. <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Fomenteur de gaz.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">La belle idée. Comment l’attraper ?<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Allez, encore un petit effort. Pioche et agite. <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">La pulpe tombe au fond. Nauséabond.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Sous le vent<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"> Sous
le vent !<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Le parfumeur est un paresseux<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Dont on ne peut comptabiliser la créativité<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Quelle qualité d’air dans ce cul de flacon ?<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Ce jus est-il enfin le bon ?<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Du vent !<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"> Du
vent !<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Le parfumeur est un paresseux<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Dont on ne peut tirer les vers du nez<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Mauvais élève au fond de la classe<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">nez au plafond, il invente des histoires.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Il était une fois jolie odeur<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Vole au vent !<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"> Vole
au vent !<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Je suis paresseuse. <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Mains derrière le dos, démarche paisible, je traîne mon
nez.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Brasse de l’air. Quand ça me prend. Un jour par an, certainement !<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Baisse le nez, si je veux<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Pieds de nez, si je veux<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Car le parfumeur paresseux, cigale chantante, n’est
pas fourmis.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Fourmis, <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Jolies fourmis, ne craignez pas les parfumeurs<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Sentez comme ils travaillent en silence<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Nez au vent et cerveau moulinette<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Avec leur solitude. Leurs doutes. <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Et, leurs certitudes paisibles.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif; font-size: x-small;"><i>...Pour tous les parfumeurs anonymes ou célèbres qui court après le vent...</i></span></div>
Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/10722671541421005626noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-2143359265792627410.post-73204076755770071882015-01-08T10:44:00.000+01:002015-01-08T10:44:28.142+01:00JE SUIS CHARLIELes chroniques olfactives se font rares, car mon métier de parfumeur prends le pas, parfois, sur mon temps d'écriture.<br />
Mais ce matin, j'ouvre l'humble fenêtre de mon blog et je formule maladroitement tout mon chagrin.<br />
<br />
La mort et le sang possèdent une odeur piquante et étrangement sucrée<br />
Les larmes...c'est plus compliqué, terriblement délicat et fragile<br />
<br />
La peur transpire toujours une odeur aigre et violente....mais ce n'est pas une raison pour se boucher le nez !<br />
<br />
Je trouve mon métier bien dérisoire depuis hier<br />
<br />
Je n'ai pas la présomption d'évoquer l'odeur de la tolérance ou celle du courage.Je suis sans nez. Je suis simplement Charlie.<br />
<br />
<br />Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/10722671541421005626noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-2143359265792627410.post-1900872440980842032014-11-04T16:43:00.000+01:002014-11-04T16:56:29.014+01:00Ciel, mon égout !<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><span style="line-height: 115%;">Après
la pluie, le beau temps. Le soleil retrouve sa place du meilleur copain qu’on
aime retenir auprès de soi. Je contemple le ciel. L’air frais étincelle,
transparent, quand soudain un voile passe sous mon nez. Bigre, ça pue ! L’atmosphère
idyllique s’éclipse tandis que je considère à mes pieds, la bouche d’égout qui
régurgite bruyamment des ruisselets d’eau brune. La chaleur aidant, notre
minuscule rue moufte rapidement une étrange haleine.</span><span style="line-height: 115%;"> </span><span style="line-height: 115%;">Perplexe, bras ballant, et incapable de me
décider sur la meilleure attitude à adopter – téléphoner à la mairie, arroser
le sol copieusement– je demeure narine déployée, tendue sur les relents.
Séquence découpage. Séparation méthodique des informations olfactives qui me parviennent
mêlées. J’oscille sur mon bout de trottoir, silencieuse et concentrée, et
j’oublie totalement où je me trouve. Jusqu’au moment où la voisine débarque à
son tour et s’exclame bruyamment depuis le sommet des escaliers au seuil de sa
porte « Ça pue !! Mais que fait donc la Mairie !» J’ai
l’habitude. Elle proteste pour un oui ou pour un non. Je ne lâche pas mon ruban
odorant et retourne au cœur du flot d’informations. Y’a comme qui dirait un petit
truc par-là, intéressant. Une association troublante que j’aimerai emprunter
pour un de mes projets. Mais la voisine ne lâche pas l’affaire, d’autant que le
public est à ses pieds. Elle finit par me lancer une de ces tirades dont elle
est très fière qui démontre sa connaissance intime des habitants du
village : « Dites Madame Ellena, vous pourriez pas faire quelque
chose ? ». Je lève mon visage vers elle et, tandis que mon nez capte
de nouvelles données, je réponds sans réfléchir «Comment ça ?». Et la
voilà partie ! « Ben vous êtes un parfumeur, non ? Vous pourriez
pas nous désodoriser tout ça ? Je sais pas moi, vous devez bien avoir
quelques flacons qui feraient l’affaire pour tuer la mauvaise odeur, comme les
tablettes dans les toilettes ? ». Perplexe, bras toujours ballant, je
ne sais comment réagir. Je tente la pédagogie. « Ce n’est pas aussi simple,
Madame Voisine… ». Elle ne me laisse pas le temps de poursuivre, et
enchaine immédiatement en descendant une marche pour venir s’accouder à la
balustrade de son escalier : « Mais bien sûr que si, donnez-moi un
peu de vos parfums, les plus forts que vous avez. Ceux que l’on prend pour les
dessous de bras par exemple, et je vais vous montrer comment faire ». Je
ne parviens plus à me concentrer sur les odeurs extravagantes qui filent sous
mon nez. Je tente d’appréhender la logique de cette personne qui ne connait du
parfum que ce que les films publicitaires diffusés à la télévision démontrent à
coups de slogans. Madame Voisine consomme de l’image. Je manipule les odeurs.
Madame Voisine campe les deux pieds dans le concret, tandis que je flotte
amoureusement au cœur de l’abstraction. Comment lui expliquer en quelques
secondes qu’il est impossible de transformer l’égout en bouquet de violettes.
Car, finalement une réclame n’offre pas davantage de sursis pour convaincre un
consommateur de l’efficacité olfactive d’un produit. Accoudée au garde-fou, son
nez froncé par le </span><span style="line-height: 18.3999996185303px;">dégoût</span><span style="line-height: 115%;">, elle me toise narquoise, dans l’attente d’une
solution miracle comme à la télé. Agacée, je croise les bras et me dresse, prête
à énumérer claironnante les viatiques possibles pour purger, gommer, éradiquer
d’un coup de baguette, la puanteur. Je ne suis plus un parfumeur, mais un
bonimenteur qui sort de ses manches quelques remèdes: </span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><span style="line-height: 115%;">- Entonner une comptine
ridicule en pulvérisant un aérosol parfumé aux fruits
des </span><span style="line-height: 18.3999996185303px;">îles, pour </span><span style="line-height: 115%;">atomiser l’immonde remugle.</span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><span style="line-height: 115%;">- Disposer des éclats de sucre
imprégnés d’huiles essentielles, pour circonscrire le hoquet nauséabond. </span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><span style="line-height: 115%;">- Enflammer
un lot de bougies, embraser une série de bâtons d’encens, pour purifier
l’atmosphère.</span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><span style="line-height: 115%;">- Déverser un flot de détergents bactéricides, fleurant les
bouquets de lavandes, de roses, et autres petites fleurs champêtres afin de
camoufler la nocivité des composants chimiques, pour décapiter la source des
mauvaises odeurs tel un rince-bouche foudroyant. </span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><span style="line-height: 115%;">Je vais </span><span style="line-height: 18.3999996185303px;">jusqu’à</span><span style="line-height: 115%;"> imaginer, geste
désuet, un carré de coton délicat vaporisé d’un nuage de Sent-Bon que Madame
Voisine glisserait sous son nez froissé…</span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: Verdana, sans-serif;">À
quoi bon.<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Mes
bras retombent, inutiles, le long de mon corps. J’incline la tête et souris à
mon nez. Le remugle est toujours présent. Mystérieux et désinvolte. Libre comme
l’air. <o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: Verdana, sans-serif;">«Tout
cela dépasse mes compétences, Madame Voisine. Je vais fermer mes fenêtres, vous
feriez bien d’en faire autant».<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Je
rentre chez moi – douce odeur de ma maison- et je la plante, là, sur son
balcon, nez pincé au vent offensant. <o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Bras
ballant.<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/10722671541421005626noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-2143359265792627410.post-63030865752495123672014-10-28T11:05:00.000+01:002014-10-28T14:43:17.352+01:00Pudeur et sentiments<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Sur la feuille où je rédige mes
essais, les petites annotations au crayon forment une longue dentelle de
citations pittoresques. Mon assistante dresse un seul de ses sourcils bruns en
découvrant l’ultime griffonnage sous la colonne de chiffre qui ponctue le
mélange précédant : « petite culotte sale ». Elle quitte mon
bureau sans rien dire, puis, je l’entends s’affairer dans le laboratoire entre la
chambre froide et les étagères. Bercée, j’écoute la mélodie paisible des
ustensiles en verre qui s’entrechoquent, le son mat du flacon déposé sur la
paillasse entre chaque manipulation, le silence, lorsqu’au-dessus du Becher la
main libère la minuscule larme de matière prisonnière du compte-goutte, le
grognement, enfin, du mécanisme qui enregistre chaque étape de la pesée.
Battements familiers qui égrènent mes journées et scandent le travail du
parfumeur. <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Les mots du parfumeur attrapent des images brutales, souvent
impudiques. En notant « petite culotte sale », je ne cherche pas
à dépeindre comme un écrivain les courbes d’un corps féminin qui se néglige.
Non. Je pointe sans parti pris, du bout du nez, l’association des molécules qui
m’empêche d’atteindre cette odeur de galets que je cherche depuis longtemps. Ce
matin, je retrousse mes narines, plonge mon nez sous les jupes du parfum et je
sens la trainée. <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Cette histoire de galets. Je reviens dessus épisodiquement quand il me
semble progresser dans l’apprentissage de l’art et la manière de tricoter des
odeurs. Je tisse, simplifie puis j’étire l’accord vers des possibles fleuris.
Aujourd’hui, dois-je accepter la présence d’un intrus ? Un peu comme ces
minuscules étiquettes cartonnées épinglées sur notre vêtement acheté dans une
boutique d’une enseigne internationale qui nous explique très gentiment que cet
article est fabriqué selon des techniques traditionnelles et qu’il est donc
légitime de découvrir des défauts dans la trame, ou des irrégularités dans la
couleur, car c’est la garantie d’un produit artisanal authentique. Cette odeur
de « petite culotte sale » est peut-être une simple petite bouloche
naturelle tout à fait acceptable pour un parfum respectueux d’une tradition offrant
à la matière sa liberté d’expression. Une indication de haute qualité tant
qu’on y est. D’autant que « petite culotte sale », associé au
vestiaire aveugle de la salle de sport du Collège où des générations de filles
juste pubères se sont succédé, est finalement une désignation très personnelle
qui n’a de référent que dans mon armoire à odeurs, vaste catalogue cérébral alimenté
d’anecdotes passées. <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Avant même de savoir marcher -- sans doute ai-je fait mes premiers pas
avec mon nez -- j’ai compris qu’en matière d’odeurs rien n’est tabou, que tout
doit être dit pour être utile à la formule, à la compréhension d’un parfum en
devenir. Le parfumeur développe un espace de langage intime alimenté par ses
souvenirs. Ces désignations abruptes sont les marques pages d’une histoire olfactive
qui permettent d’appréhender l’impalpable, de maitriser l’éphémère, comme on
rédige un récit, mot après mot, odeur après odeur, en tapotant sur un clavier
ou en tenant son stylo. <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">J’ai décidé de conserver la « petite culotte sale ». Non
pour des raisons d’authenticité ou de marketing artisanal, mais contrairement à une histoire mise en
mots qui paraitrait déplacée et impudique, mon histoire mise en odeur est bien
plus pertinente et sentimentale en conservant ce petit bout de tissu froissé.
Mon parfum possède du relief, des facettes, et un flou agréable que l’on ne
peut pas nommer.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Sans doute, cette petite culotte est-elle passée sous votre nez, et ne
l’avez-vous point vu... <o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/10722671541421005626noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2143359265792627410.post-89608912099032401482014-09-02T15:53:00.000+02:002014-10-28T15:03:01.401+01:00L’amante charmante<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Elle sent bon. Elle est propre.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Elle sort à l’instant de la douche. Elle a pris soin de faire sa toilette
avec un gel douche hydratant, un shampoing purifiant, et, pour finir, elle a complété
son geste par un savon intime délicatement parfumé et hypoallergénique. La
serviette éponge avec laquelle elle a tamponné son corps humide sent encore la
lessive. Elle a hésité un moment à s’appliquer un baume pour le corps. Elle désire
avoir la peau douce, mais pas trop parfumée. Elle craint l’amoncellement
étourdissant des effluves. <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Elle sent bon. Elle est fraîche.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">…Il ne pourra pas lui dire qu’elle sent la moule, la truite, la sueur.
<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Nue, sur la pointe des pieds, elle choisit dans son armoire une longue
robe en coton blanc, aux courtes manches ballons, resserrée sous les seins par
un large ruban du même ton. Le vêtement glisse autour de ses bras levés, voile
le corps. Le cou jaillit, long et fin, mettant en valeur la vulnérabilité de la
nuque. Quelques mèches de cheveux propres et parfumées s’échappent d’une épingle
et coulent sur une épaule. Elle tend la main vers le nouveau flacon de parfum
qui miroite sous la lumière, offre une goutte à son nombril et c’est tout. Le
tissu de la robe se chargera de soulever et déposer par touche, le nectar, sur
le reste de son corps.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Elle sent bon. Elle est belle.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">…Il ne pourra pas lui dire qu’elle manque de goût.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Le temps s’étire. Il est en retard et elle commence à se faire du
mauvais sang. Mince, elle ne doit pas se tourmenter, car la transpiration va s’enclencher,
s’intensifier, son odeur corporelle va se modifier et se torréfier. Se calmer. Ouvrir
la fenêtre et aspirer un bon coup. Soupirer. Dans un sursaut de panique, elle
porte la main à sa bouche, souffle doucement et tente de détecter quelques
remugles dans son haleine. Sa respiration semble neutre, à peine sucrée, avec
un léger arrière-goût de menthe.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Elle sent bon. Elle est saine.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">…Il ne pourra pas lui dire qu’elle est vulgaire.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Elle vérifie le lit. Les draps sont propres. Changés dès son réveil.
Rien ne traine sur le fauteuil crapaud où tous les soirs elle jette ses
vêtements de la journée. Rien non plus sous les meubles. Les écharpes ont été fourrées,
cachées, dans le tiroir de la commode. Les placards sont soigneusement clos sur
le fourbi.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">La chambre est nette. Astiquée et ordonnée. Au cas où.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">…Il n’aura pas le temps de le dire.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Elle quitte la pièce, traverse le salon et parvient dans la cuisine.
Pourquoi n’arrive-t-il pas ? Tout est prêt. Propre et bien rangé. Geste irréfléchi,
elle tend la main vers la cafetière dans laquelle </span><span style="font-family: Verdana, sans-serif;">traîne </span><span style="font-family: Verdana, sans-serif;">un fond de café chaud. Odeur tellement
rassurante. Elle se sert une tasse, le regard ailleurs, rêveur, goûte la gorgée
amère. Révulsée, comme piquée par une abeille, elle expulse le liquide noir
dans l’évier. Flûûûûte, je dois retourner me brosser les dents !
Pourvu qu’il n’arrive pas à ce moment-là ! Elle court vers la salle de bain,
arrache la brosse à dents de son support, tartine de dentifrice les poils blancs
et nets, frotte résolument sa langue, ses dents, ses gencives. Crache plusieurs
fois. Rince abondamment. Les odeurs sont maîtrisées, mais pour le reste :
cheveux en bataille, maquillage gâché, regard perdu, éclaboussure d’eau sur la
robe, elle n’ose même pas y penser. Ne se regarde pas dans le miroir.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Elle sent bon. Elle est propre<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Elle a sauvé l’essentiel. Il n’est plus temps,<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">La sonnette retentit.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Plus tard,<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Mais pas si tard finalement.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Les draps ne sont pas froissés,<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Les coussins n’ont conservé aucune empreinte.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">La chambre est intacte, inodore et parfaitement rangée.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Dans le salon, sans doute ?<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Non plus.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Dans la cuisine</span><br />
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Elle vient de se faire un café et le savoure, radieuse et
apaisée.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Sur le pas de la porte, il s’est penché vers elle. Heureux de la
retrouver. Sa bouche s’est longuement attardée sur son cou, rond et doux. Derrière
ses oreilles, petites et joliment dessinées. Il lui a dit qu’elle était charmante.
Une belle amante.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Mais...sans saveur</span><br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Il a saisi la
longue mèche de cheveux brillants abandonnée sur la poitrine et l'a contemplé un instant avant de la porter à son nez. Comme à regret, en soupirant, il l’a glissé derrière
l’épaule parfaite, immaculée et parfumée. Puis, sans regret, il s’est détourné et a repris
les escaliers, vers la rue, la vie, les odeurs.</span></div>
</div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Elle a refermé la porte, libérée…<o:p></o:p></span></div>
</div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
</div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/10722671541421005626noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2143359265792627410.post-22821580583849172972014-08-28T11:39:00.000+02:002014-08-28T12:07:20.634+02:00Entre deux ailes mon nez balance<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif;">Avion du soir. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif;">Paris / Nice</span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif;">Voix en sourdine telle une comptine<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif;">du steward : porte fermée,
toboggan engagé, avion plein à craquer et mise en marche de l’air conditionnée.
<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif;">liqueur sombre du mazout. <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif;">épaisse, râpeuse, mauvais sirop pour
la gorge.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif;">Je déglutis. Tente de vider mes
narines. <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif;">tends ma main jusqu’au nombril gris
placé au-dessus de ma tête : un demi-tour dans le sens des aiguilles d’une
montre pour lui clouer le bec.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif;">Je n’ai pas le droit de me lever pour
bâillonner tous les nombrils qui laissent échapper un filet d’air mazouté. <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif;">Je me résigne donc<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif;">renifle le pet d’avion. <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif;">Avion en vol<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif;">L’air froid en conserve se faufile
entre les sièges. Tricote, mailles à l’envers endroits, un improbable parfum d’effluves
humains.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif;">Épiderme cuit et moite de fin de
journée</span><br />
<span style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif;">résidus émouvants, des effets du stress, de la fatigue, des miasmes des
restaurants, du tabac, du café, camouflés sous quelques sprays furtifs arrachés
aux parfumeries tax-free<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif;">un truc fossile, douceâtre, comme le
petit verre de guignolet servit à l’apéritif. <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif;">lavande et cannelle mêlée. En résumé.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif;">Avion posé<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif;">La porte s’ouvre. Lourde et lente.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif;">Pluie d’été sur le tarmac. Les vapeurs
décollent volutes tièdes du bitume.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif;">un premier baiser effleure mon nez, les
eucalyptus sont en fleurs. Résines lumineuses et froides : poivre vert,
maïs grillé et framboise. <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif;">Maison<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif;"><br /></span></div>
<span style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif;"><span style="font-size: x-small;"><br /></span>
</span><br />
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: x-small;"><i>NB : Le merveilleux parfum
des eucalyptus en fleurs a totalement disparu de l’aéroport de Nice. Tous les
arbres ont été abattus afin de bâtir des parkings. Mais, mon nez cherche
toujours cette odeur si particulière qui m’accueillait depuis l’enfance. L’aéroport
de Nice est aujourd’hui un lieu anonyme, ouvert à l’international, dont la
signature olfactive demeure générique et stable.</i></span><span style="font-family: Tunga;"><o:p></o:p></span></div>
Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/10722671541421005626noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2143359265792627410.post-10785136908206578462014-04-17T14:49:00.000+02:002014-04-17T15:00:04.957+02:00Pas de deux<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Tac au tac les mots swinguent entre nos deux esprits rivés sur une image olfactive identique. Têtes penchées sur l’odeur nous cherchons la molécule utile, la pièce qui maintient l’ensemble. Pas de flacon, ni de touche, mais nos corps qui évoluent sur le bout de trottoir devant l’entrée de l’immeuble, tandis que nous bavardons librement. On tourne en rond, sauf dans notre tête qui manipule les odeurs, dessus, dessous, entre celle-ci et pourquoi pas telle autre. Le mouvement oscille, la direction change, l’odeur aussi. Cul-de-sac. Nous revenons sur nos pas. Rembobinons depuis le début, à quel moment nos chemins ont viré de bord et pris la mauvaise direction ? Nous étions framboise et nous sommes passés sur fraise. Ça ne va pas. Reprenons au début de framboise. Tu es calée ? Oui je l’ai. Framboise ronde, mais un peu sèche, torréfiée. Manque de jus, de pulpe. Si je te dis anis. Je pense aussi anis. Je cale donc anis, entre l’image banane et caramel. Acétate isoamyl et Éthyl maltol. Oui, je vois. C’est mouillé, charnu, et je bascule sur Framboise fraiche, et non plus Fraise confiture. Je décide donc de diminuer la quantité d’éthyle maltol pour offrir un peu d’espace à l’essence de badiane au parfum humide. L’image mentale s’ajuste, les curseurs s’équilibrent, l’odeur devient plus nette et flotte, lumineuse, parmi les circonvolutions de nos méninges respectives. Quelques témoins assistent à notre bavardage et tentent de saisir le sens de nos propos décousus. Les mots, pourtant simples, demeurent en suspens, impénétrables, et nous isolent du reste du monde. Nous poursuivons notre pas de deux. Prise dans ce jeu de quilles où une molécule repousse d’une simple pichenette mentale une autre, mon égo barbotte avec délice dans un élan de toute-puissance cérébrale, et je propose, pirouette facile, l’anthranilate de méthyle. J’annonce, impétueuse : framboise des bois ? Je n’ai pas le temps d’achever ma phrase qu’il me faut me rendre à l’évidence : erreur d’aiguillage. Un bruit terrible de vaisselle qui se brise résonne soudain dans ma tête, tandis que mon confrère grimace. Les rouages de nos méninges grincent, coincent, explosent : ça pue dans nos têtes ! Nous nous regardons en chien de faïence, la communication coupée. Pour me donner une contenance, je porte mon gobelet à mes lèvres et j’absorbe une minuscule gorgée de café froid que je frotte sur ma langue, chassant les ultimes fragments imaginaires de framboise fleurie. Sans un mot, nous reprenons sagement le chemin de nos bureaux où nous attendent nos petits écrans noirs sur lesquels nous traduisons en termes clairs et séduisants, tous les mots d’esprit odorant qui traversent nos pensées. </span><br />
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">J’ai pourtant le sentiment étrange et nostalgique d’avoir raté un rendez-vous amoureux.</span><br />
<br />
<span style="font-family: Verdana, sans-serif; font-size: x-small;"><em>L'anthranilate de méthyl est une molécule très puissante qui peut tour à tour plomber un parfum ou rendre de grand service. Son odeur peut paraitre repoussante. Elle est simplement abstraite. Elle possède donc la faculté d'offrir ne nombreuses possibilité olfactive : tubéreuse, bois, fleur d'oranger, fruits, cuir, naphtaline, tourbe...tout est question de dosage et de rapport d'odeur...</em></span><br />
<em><span style="font-family: Verdana; font-size: x-small;">Coin des curieux : </span></em><br />
<em><span style="font-family: Verdana; font-size: x-small;">La fraise: fructone + ethyl maltol</span></em><br />
<em><span style="font-family: Verdana; font-size: x-small;">La fraise des bois : fructone+ ethyl maltol+ anthranilate de methyl</span></em><br />
<em><span style="font-family: Verdana; font-size: x-small;">La framboise fraiche: acetate d'isoamyl+ musc T + anethol</span></em><br />
<em><span style="font-family: Verdana; font-size: x-small;">La framboise des bois: acetate d'isoamyl + musc T+ cassis</span></em><br />
<em><span style="font-family: Verdana; font-size: x-small;">La framboise confiture de fraise : acetate d'isoamyl+ musc+ ethyl maltol</span></em></div>
Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/10722671541421005626noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-2143359265792627410.post-19516698396324150162014-03-27T14:29:00.002+01:002014-03-27T15:00:31.170+01:00Le roman de la rose<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: Tunga; font-size: 12pt; line-height: 115%;">Le petit troquet du village épingle sur l’ardoise le Saint du jour. Aujourd’hui c’est Rose.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: Tunga; font-size: 12pt; line-height: 115%;">Mon cerveau entrainé visualise aussitôt l’odeur. Non pas celle de la peau d’une dame ou celui des cheveux d’une jolie demoiselle, mais celle de la fleur, délicate, top model de la parfumerie depuis plusieurs siècles. Tandis que je passe commande du menu, petits farcis du pays et anchois à l’huile d’olive, ma jugeote poursuit sa ritournelle parmi les composants qui constitue le parfum de la rose. Une rose des jardins émet un message olfactif composé de 400 molécules. Un parfumeur crée l’idée de la rose en mélangeant deux molécules. Cela vous parait simple et évident ? Que nenni ! Que je vous compte une de mes aventures olfactives où je me suis singulièrement embrouillée entre orgueil et enthousiasme…<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: Tunga; font-size: 12pt; line-height: 115%;">Les aléas d’une carrière balbutiante m’ont amenée à me spécialiser rapidement dans le parfumage des soins cosmétiques, royaume de la rose, dont les vertus adoucissantes, clarifiantes et décongestionnantes sont appréciées depuis des lustres. À tel point qu’il est difficile d’échapper à un accord rosé dès qu’il s’agit de parfumer des crèmes pour le visage, lait, lotion, ou même une pommade dépilatoire…Un héritage qui semble anodin, car éthéré, mais guère remis en question, puisque chargé d’affect.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: Tunga; font-size: 12pt; line-height: 115%;">Parmi les premiers projets où je me suis fait le nez,<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>sans doute parce que<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>je correspondais à la cible produit, j’ai parfumé une gamme de soin destinée à des peaux jeunes au bord des rides, mais harcelée par une acné juvénile pugnace. Le libellé du brief comportait peu de précision sur l’odeur souhaitée, sinon un sentiment de frais et de propreté, sur une base riche et nourrissante pour une tranche d’âge et de peau très précise. « Mais, ça ne sent pas la rose ? », me répond t’-on dès les premières soumissions. Évidemment. Projet moderne, parfum d’actualité, j’ai anticipé l’odeur du soin de demain. Ah ? Très bien, mais greffez-nous tout de même un parfum de <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>rose là-dessus s’you plait. Mais la rose, à l’instar de la fraise, ça n’a jamais été mon truc, comme certains cuisiniers le caviar et le foie gras….Je retourne au labo, le nez entre les épaules et la cervelle molle. <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: Tunga; font-size: 12pt; line-height: 115%;">Je contemple mon univers : étagères en verre, étroites et longues, où sont disposés des centaines de flacons clos sur leurs odeurs qui scintillent à la lumière des plafonniers. Comme on attrape son livre de chevet, je feuillète les étagères et parcours la ligne de mots familiers classés par ordre alphabétique. À chaque étiquette, le nom d’un produit de synthèse, d’une huile essentielle, d’un absolu et, aussitôt une flopée d’odeurs pétillent dans les méandres de ma boite crânienne. Certaines, telles des lucioles, clignotent sur le signe « rose ». Mais comme je boude, je vais au plus simple et pas au-delà de ce que je déchiffre en lettres d’imprimerie sur le flacon : « Huile essentielle de Rose Turque ». Et hop, quelques grammes dans mon essai, effet loukoum garanti !<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: Tunga; font-size: 12pt; line-height: 115%;">Le lendemain, je porte un coup de nez sur le petit pot de crème parfumée, rassurée et sacrément fière de moi, car j’ai réglé le problème en deux coups de cuillère. Je constate que l’effet « rose » affleure sous le bouchon, et, sur ma peau, qu’il suggère élégance et délicatesse. Vraiment, une huile essentielle de qualité et tout est réglé : le naturel fait des miracles ! Mais je manque soudain de glisser de mon siège, lorsque je constate la poussée vertigineuse de mon prix de revient. Ben, ça va pas être possible pour le client un coût pareil ! Même en soulignant l’argument de la beauté intrinsèque de la matière noble, je ne pense pas parvenir à les convaincre de réviser leur tarif vers de telles hauteurs. <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: Tunga; font-size: 12pt; line-height: 115%;">On reprend donc les bases du métier : 1+ 1= 3. <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: Tunga; font-size: 12pt; line-height: 115%;">Alcool phenylethylique + géraniol =<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>rose miel<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: Tunga; font-size: 12pt; line-height: 115%;">Alcool phenylethylique + ionone beta= rose thé<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: Tunga; font-size: 12pt; line-height: 115%;">Alcool phenylethylique + acétate de citronellyl= rose jaune<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: Tunga; font-size: 12pt; line-height: 115%;">Alcool phenylethylique + isobutyrate de phénoxyethyl= rose rouge<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: Tunga; font-size: 12pt; line-height: 115%;">Alcool phenylethylique+ ionone beta+ acétate de benzyle= églantine<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: Tunga; font-size: 12pt; line-height: 115%;">Vous avez le sentiment de réciter vos tables de multiplication ? De retourner sur les bancs de l’école du petit parfumeur ?<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: Tunga; font-size: 12pt; line-height: 115%;">C’est le cas lorsque ces noms chimiques évoquent individuellement une odeur et, qu’en les associant, une bulle virtuelle bourgeonne dans votre tête. Le réflexe s’est mis en place.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: Tunga; font-size: 12pt; line-height: 115%;">Dans le cas d’un encéphalogramme plat, c’est-à-dire que vous n’avez aucune idée à quoi ressemblent ces machins chimiques, je vous demanderai de me faire confiance.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: Tunga; font-size: 12pt; line-height: 115%;">J’ai finalement proposé une histoire à l’eau de rose, où l’héroïne s’affublait d’une robe couleur muguet délicatement sertie de rondelles de<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>kiwis gorgées de vitamines. Le parfum, pour retendre les traits et dégommer les impuretés, fût présenté dans son petit pot de crème tout blanc <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: Tunga; font-size: 12pt; line-height: 115%;">Quelques mois plus tard, les vendeuses des grands magasins conseillaient à de jeunes femmes pas encore trentenaires mais bientôt presque vieilles, un nouveau soin pour prévenir les premières rides, et purifier les peaux grasses affligées de petits boutons.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: Tunga; font-size: 12pt; line-height: 115%;">Pour la compréhension du récit, il est utile de préciser que l’odeur diaphane du muguet bâtit toute son intrigue sur l’accord d’une rose dont on retire les épines. Ensuite, il faut dire « rose blanche ». <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: Tunga; font-size: 12pt; line-height: 115%;">Quant aux kiwis, il suffit de rassembler les éléments qui composent un panier de pommes vertes, brillantes et juteuses, et de s’exclamer « kiwi » ! <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: Tunga; font-size: 12pt; line-height: 115%;"><o:p> </o:p></span><span style="font-family: Tunga; font-size: 12pt; line-height: 115%;">La parfumerie comme un roman, s’offre bien des détours et manipule votre nez jusqu’à la déraison. Tout le plaisir de la narration olfactive est que nul ne peut emprisonner dans un dictionnaire les définitions d’un effluve….<o:p></o:p></span></div>
Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/10722671541421005626noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-2143359265792627410.post-82842126351876759062013-07-12T15:46:00.000+02:002013-07-12T15:47:23.401+02:00Lunettes: à vue de nez<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">J’ai le nez clairvoyant. Mais quelques soucis avec ma vue. Parfois, lorsque c’est absolument nécessaire, mon visage disparait derrière deux petits hublots, cercles de verres qui me permettent d’appréhender le monde en détail, sans un flou parfois bien commode. Par exemple, je préfère me contempler dans un miroir sans mes lunettes. Non qu’elles ne me siéent point, simplement parce que mon visage me parait ainsi plus doux et bien moins marqué par les ans. Je change rarement de montures. Mais, le mois dernier, je me suis assise sur ma paire de lunettes qui a très mal réagi en disparaissant sous l’étendue de mon postérieur. Lorsque j’ai senti l’objet déformer ma chair, il était déjà trop tard. Mes fesses se sont adaptées, mes lunettes absolument pas. Regard de guingois, me voilà chez l’opticien. J’enchaine les différents modèles, minaude devant le miroir, hésite : trop lourdes, trop étroites, trop grandes où sont donc passé mes sourcils, trop colorés, trop ternes je ressemble à une maitresse d’école à l’ancienne, à une harpie, à une coincée, jusqu’au moment où je mets la main sur la forme et la couleur qui se prête à mon caractère. Mise en verres et réglages divers, me voici deux jours plus tard dans une salle bondée de cinéma zieutant le dernier succès du moment. Un mélange étrange traine sous mon nez. Sans doute la mixture pop-corn et eaux de toilette élaborée à partir de la foule rassemblée. Je me laisse happer par le film et perds de vue l’odeur. Lundi bureau. Première réunion de la journée. Changement de programme : projection de camemberts et de diagrammes multicolores. Je chausse mes nouvelles lunettes et j’apprécie sans intérêt la netteté des chiffres minuscules après la virgule. Une odeur passe, papillonne autour de moi. Petite bestiole mystérieuse, elle volète puis s’échappe. Quelques flacons de parfum censés illustrer le marché actuel sont alignés sur la table. Je tends la main et, discrètement à tour de rôle, je les glisse sous mon nez : aucun d’eux ne m’évoque l’odeur oscillante. Je tourne mon nez, balaye l’espace alentour afin de capturer une information olfactive pertinente qui me permette d’identifier la source de cette vibration odorante faible, mais tenace, qui chatouille mon museau. Mon manège finit par attirer l’attention de la conférencière qui s’interrompt. Je sourie et lui fais signe que ce n’est rien, pardon, je suis désolée de l’avoir coupé dans son élan. Pensive, je cesse de m’agiter et, dépitée, je retire les lunettes et les déposes sur la table. L’odeur disparait. Je ne m’en aperçois pas, car je frotte entre deux doigts l’arête de mon nez, fermant les yeux à m’en broyer les paupières. Puis, geste d’automate, mes doigts chopent les montures et les calent derechef à l’emplacement prévu à cet effet. Volète, volète, la petite odeur. Je déconnecte complètement du sujet de la réunion et concentre toute mon attention sur ce miasme gentil, mais étrange. Flocon de purée déshydraté. Premiers mots posés sur l’invisible. Puis, carotte fraiche et bouchon de liège neuf. Un truc ensuite, illisible, que je ne peux nommer, ni imager : entre métal et fumée. Épicé, certainement. En plein remue-méninge, louchant sur la pointe de mon blair, je compare chaque facette des molécules, prisonnières fugaces de mes cils olfactifs en prise directe avec ma cervelle, au flot d’images et de sensations stockées depuis belle lurette dans ma mémoire. Système de classements et de recoupements tentaculaires où les propositions se succèdent telles des fiches cartonnées stockées dans les tiroirs d’une bibliothèque. Oui, je sais, je n’ai pas encore basculé dans l’ère informatique… La conclusion est simple. Je disparais sous un feu d’artifice ininterrompu de minuscules poussières odorantes sans intérêt ni étiquettes, qui finissent cependant par m’agacer et me démanger telle la Mouche du Coche de Monsieur de la Fontaine. J’achève la réunion sans lunettes, dans le flou le plus total me demandant si c’est l’odeur naturelle du matériau employé ou bien si celui-ci a été parfumé artificiellement ? Je n’ai pas de réponse. Depuis, je suis retournée voir mon opticien qui a accepté, septique, d’échanger mes montures, bien que personne jusqu’à présent ne se soit plein d’un inconfort olfactif. J’ai appris également que la conférencière m’a jeté de lourds regards noirs de reproche jusqu’à la fin de son intervention, tandis que je reniflais par à coup, les branches de mes lunettes, tâchant de comprendre le phénomène des montures odorantes. </span></div>
Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/10722671541421005626noreply@blogger.com4tag:blogger.com,1999:blog-2143359265792627410.post-45952632617860494412013-05-16T16:01:00.000+02:002013-05-16T16:01:48.250+02:00Anosmie et Espadrilles<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: Tunga; font-size: 12pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Impossible d’entendre les odeurs, car le vent se lève. </span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: Tunga; font-size: 12pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Les mailles se resserrent et se chargent d’un relent électrique de sève acide, d’eau emprisonnée dans la mousse des rivières. Vingt minutes plus tard, la pluie tombe, et les nuages chargés de particules délestent une étrange odeur de poussière céleste. Un parfum d’espadrille. Je déploie mon parapluie et contemple mes pieds chaussés de cuir. Talon pointe, talon pointe, entrechat sur le fil du trottoir, je sens sous la pluie. L’haleine grasse des pavés et du cuir détrempé de mes souliers, celle surannée sucrés de mes pantalons humides et, au-dessus de ma tête, la vibration grinçante de la toile synthétique qui m’épargne l’averse. Je ferme mon parapluie et tends mon visage vers les gouttes. L’odeur d’espadrille à disparue. J’éternue.<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: Tunga; font-size: 12pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Anosmie.<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"></span></div>
Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/10722671541421005626noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2143359265792627410.post-8739781802742969472013-05-07T11:05:00.000+02:002013-05-07T14:08:45.384+02:00Cannes Festival<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">J'ai quitté Paris.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Maintenant je demeure dans le Sud. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Celui de l’Est</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Car évidemment, en France il existe plusieurs Sud. L’accent n’y est pas le même, les gens, les paysages et les odeurs offrent des profils distincts. La cuisine se singularise. Il ne faut pas confondre. Nous recevons des amis, heureux de venir nous retrouver dans cette région de carte postale. Nous offrons le soleil et ils nous apportent les nouvelles de Paris. Échange de bons procédés. Parmi les visites touristiques incontournables, il y a la mer en fin de journée quand la chaleur s’apaise et que l’on peut flâner sur la promenade qui borde le rivage sans crainte de rôtir. Nous sommes à Cannes. Avant l’ouverture du Festival. Les stars sont déjà au rendez-vous. Elles défilent sur des podiums invisibles, m’enlacent, m’embrassent, abandonnant à leur passage fabuleux quelques traces fraîches de fards indélébiles. Je me fais l’effet d’un photographe tentant de capturer en un flash l’instant fugitif d’une silhouette, d’un sourire. Les vedettes sont nombreuses et parfois, je les confonds avec leurs doublures. Bien sûr, les starlettes sont au rendez-vous, aguicheuses et irrévérencieuses ; les figurants nombreux, les indépendants beaucoup plus rares. Je fronce le nez, agréablement agacée par tant d’aller et venues. Sur cette célèbre avenue, aux pieds des marches du palais tendues de rouge, une foule d'anonymes arborent le clou évanescent d’une tenue vestimentaire soigneusement élaborée. Impossible pourtant de déterminer avec précision à quelles mouillettes géantes endimanchées appartiennent tels ou tels parfums. Je tente de discerner une corrélation entre le style affiché et le parfum exposé, mais en vain. Cette eau de toilette froufroutante ne coïncide pas vraiment avec la jeune femme qui déambule en santiag sous mon nez. Les parfums, en cette courte saison, sont à l’image du Festival de Cannes : clinquants, sophistiqués et outrageusement bruyants ! Mon nez s’amuse comme un beau diable et je n’en finis pas de jouer aux devinettes "tu sens qui ?", à tel point que j’oublie de répondre à mon amie qui me demande pour la troisième fois où avons-nous projeté de diner….ben je ne sais pas, je me nourris de parfums pour l’instant, tu en veux un peu, il y a l’embarras du choix ?</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"></span></div>
Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/10722671541421005626noreply@blogger.com2