vendredi 29 janvier 2010

Boîte à crayons

Depuis ma douce enfance (oui, oui, forcément notre enfance est douce et tendre en général), j’ai le désir d’une boîte à crayons. Mais pas n’importe laquelle.
Tout d’abord elle est très belle. Longue. Rectangulaire. En métal, avec sur son couvercle une magnifique photo d’une montagne Suisse célèbre, dont je ne me rappelle plus le nom. C’est étrange comme les superlatifs viennent à la bouche des enfants, quand ils souhaitent viscéralement posséder un truc super top génial délirant qu’un adulte n’a pas idée !
Bref, cette montagne, je ne sais par quel hasard d’érosion, s’est prit un coup de rabot sur le nez. De beaux alpages l’entourent comme un ravissant collier émeraude. Quelques chalets en bois. En tendant l’oreille je pouvais même entendre les grosses cloches des vaches paisibles, tintinnabuler dans les prés en contrebas. Non, je n’ai jamais aperçu la marmotte et son papier d’aluminium…ni le chocolat, hélas. Cependant, nez collé à la vitrine du magasin, j’admirai les innombrables nuances de couleurs de ces merveilleux crayons. Baguettes magiques du dessein. Caducée miraculeux de l’inspiration et de l’imagination débridée.
C’est certain, les plus extraordinaires paysages seraient sortis de mes doigts, par le truchement de ces plus beaux crayons de l’univers entier ! Combien de sujets j’ai croqué en rêvant sur cette boîte, combien de gestes déliés j’ai accomplis crayons-de-cette-boîte, à la main. Et couronnement de mes aspirations les plus audacieuses, je m’imaginais choisissant un pinceau, affûté comme une épine, que j’humectais de quelques gouttes d’eau et, sous la trace humide, les hachures du crayon se transformaient comme par enchantement, en flaques de couleurs, en nuages évanescents, en filaments de soie…
Des crayons capables de se diluer à l’eau. Des « transformers » sans fusés, ni écrous, pour le doux et paisible bonheur de jouer à l’aquarelle. C’était peut être cela le danger. Chambouler ma chambre en patinoire ?! Encourager la performance créative des enfants rencontre certaines limites, comme le désir d’éviter un dégât des eaux et jouets, dans la chambre que je partageai avec mon frère, mécano du légo. La boîte-à-crayons est restée, toujours sagement, dans sa vitrine.
Les années sont passées. Je suis une grande fille maintenant. Et la semaine dernière, en veine d’inventivité, j'ai flâné au BHV, dans le rayon papiers, cahiers, stylos, peintures. Pour le plaisir de déambuler, et d’imaginer tout ce que je ne ferai pas. Faute de temps, de talents, et de places pour stocker tout ce fourbis ! Puis je suis tombée nez à nez avec, ma-boite-à-crayons. Elle n’a pas changée. Toujours la même photo carte postale de la Suisse en chocolat ! J’ai pris la plus grosse boîte entre mes mains, heureuse, et percutée par tout un tas de souvenirs agréables. Je l’ai retournée, et j’ai compris en regardant son dos offert, pourquoi mes parents n’avaient jamais franchis le pas : gloup ! Fichtre, mais c’est terriblement très cher !! Tien, l’emploi des superlatifs glisse sur de nouveaux sujets de préoccupation avec l’âge adulte.
Mais voilà. J’ai franchi un petit pas.
J’écris ces quelques lignes, le nez posé avec un bonheur de petite fille sur ma petite-boite-à-18-crayons Caran d’Ache.
Et j’ai découvert un cadeau inattendu : l’odeur des couleurs.
Grasse et boisée.
Amère et granuleuse.
Effluve savoureux, sensuel, masculin, étrangement fruité (entre la pêche jaune et la framboise) et pourtant âpre, du bois de Cèdre dont sont élaborés les crayons.
Odeur complexe des pigments colorés, où je perçois une pointe de piment d’Espelette et, un arôme d’huile d’olive fleurie, très légèrement salé.
Remugle métallique à peine acide, de la boîte
...aucune trace de chocolat.

jeudi 21 janvier 2010

Mouillette Géante

J’ai pour habitude d’écouter le babillage des parfums sur ma peau. Le moment venu, lorsque je souhaite prêter une narine attentive, je choisi de parfumer le creux de ma nuque. Petit sillon chaleureux près des cheveux, qui profite d’une situation unique, car je ne peux y poser mon nez. Comme cela, je perçois clairement l’aura. J’appréhende librement les nuances ondoyantes, une possible linéarité ennuyeuse, où la présence de « couacs » désagréables. Tout un sillage...
En général j’utilise ce moyen pour examiner mes derniers essais les plus accomplis, ou encore, un parfum du marché que je souhaite comprendre. Curiosité d’éternelle étudiante. Le petit bout de papier buvard que nous utilisons pour sentir nos essais quotidiens, ou que nous trouvons désormais, à disposition dans les boutiques pour apprécier, sans polluer nos poignets, plus de parfums que nous ne pouvons en mémoriser, n’est pas suffisant pour saisir la matière vivante d’un parfum. La chaleur corporelle est nécessaire, et l’alchimie de la peau également.
Je me transforme donc parfois, en mouillette géante.
Ce jour donc, je vaporise joyeusement et généreusement, un de mes tout derniers essais puis, dans la foulé, je prends le métro, direction bercail. J’emporte mes devoirs à la maison.
Le parfum m’enveloppe chaleureusement, comme une étole vaporeuse nouée autour de mes épaules. Les premiers instants m’offrent la sensation que l’effluve grince encore un peu sur les bords. Je devine un souffle d’anis grassouillet qui l’empêche de s’épanouir tout à fait. Le caractère floral demeure encore enroulé sur lui-même, mais je reconnais qu’il possède plus d’éclat et de complexité que lors des esquisses précédentes. Je vais entreprendre un peu de ménage dans ma formule. Vérifier si tous les matériaux sont absolument indispensables. S’il n’y a pas redondance ou, quelques conflits inutiles à atténuer, voir à éliminer. Tandis que je me dirige vers l’accès du métro, je découvre une brèche particulièrement rêche, mais je constate également de la présence, du caractère. Et quelle puissance ! C’est une bombe !! Je suis ravie, car s’il est un critère indispensable sur lequel « on » insiste constamment, c’est bien, de l’ampleur de la bestiole. Au point que, tandis que je me glisse dans la rame et trouve un petit espace où me tenir, j’entends dans les secondes qui suivent, juste derrière moi, une jeune fille toussoter ! Certainement une coïncidence. Elle doit être enrhumée. Sans plus y prêter attention je retourne à ma bulle olfactive, et poursuis mon évaluation personnelle. « Ce truc nécessite d'être diminué, ce machin me gêne, là je vois un trou, je pense étirer la formule par là, et raboter cette arrête trop visible »….. La toux légère reprend discrètement. Je note qu’elle ne sonne pas comme une gêne grippale, mais plutôt comme un signal chuintant d’avertissement outré. Je me tourne vers le petit bruit de souris misérable et, découvre une jolie jeune fille brune qui m’ offre une mine lèvre pincée, nez retroussé. Je croise brièvement un regard sombre, un front buté. Le train s’arrête. Le mouvement de va et vient des voyageurs s’amorce naturellement et, ma brune délicate, en profite pour se détourner et glisser deux personnes plus loin. Je comprends instinctivement que mon odeur dérange, que j’ai déclenché chez cette inconnue un imperieux besoin de fuite, d’éloignement, et surtout, une soudaine contrariété. Pas de mots échangés, simplement la sentence d’un déplacement fluide, efficace. Une glissade à peine visible.
Bon.
Voilà que j’ai le moral en berne maintenant. Mon parfum s’avère être un répulsif, source d’allergies irrépressibles ! Je désirais réaliser une œuvre élégante, puissante et sereine, et me voilà avec un parfum coup de poing, qui assomme mes voisins ! Car je constate que d’autres personnes, piquent du nez discrètement dans leurs écharpes, ou détournent discrètement le visage vers le courant d’air frais qui circule dans la travée. L’arroseur arrosé. C’est moi. Et je ne sais plus où me mettre. J’en conclu, qu’à m’acharner exclusivement à gagner le sommet de la puissance, j’ai négligé le simple plaisir de la promenade. Demain, je retourne à ma formule et je lui permettrai de s’adonner à la paresse, je trouverai le moyen de la faire fredonner, et je laisserai les matériaux musarder librement. Lâcher prise, admettre un certain désordre et discerner dans tout ce brouhaha, si je peux toucher du nez, l’évidence. Un chuchotement maladroit qu’il me faudra sereinement modeler et, révéler en prenant le temps nécessaire.
Dans quelques jours, ou quelques semaines, je reprendrai le métro, déguisée en mouillette géante à nouveau, avec ma tentative n° … et plutôt que d’écouter mon atmosphère, je m’attarderai dans l’étude du comportement des personnes alentours. Si les corps oscillent comme d’habitude sous le roulis de la rame, demeurent indifférents aux bousculades inévitables et, si les traits des visages conservent une expression terne et résignée, je pourrais en conclure que mon parfum est sans heurt. Mais peut être sans saveur ?! Prochaine étape : vérifier l’équilibre sonore et la justesse de la mélodie, en transformant mes ami(e)s proches en mouillettes géantes. Je les suivrai à la trace, en aveugle, narines déployées…c’est beau l’amitié !
Pour Patrick, Virginie(s), Carsten, Natacha, Raphaële et j'en oublie certainement, qui ont accepté bien gentiment de se transformer en papier buvard ! Un grand merci, car grâce à vous, "l'art" a progressé et j'ai heureusement découvert de beaux loupés !!

mercredi 13 janvier 2010

Métro 6

Métro bondé. Solde de janvier.
Ligne 13, destination Saint Denis. Ça monte, ça descend. Une odeur remplace une autre. Une vie, un appartement, une habitude culinaire à chaque fois.

Fin de journée au creux du train, campés sur nos pieds, car c’est l’heure de pointe. Phénomène ordinaire de chaufferette humaine, la température est élevée. L’ambiance morne, mais électrique. En outre, nos corps, engoncés et comprimés, ont été aiguillonnés toute la journée par un permanent soucis d’efficacité, afin d’achever dans les temps le dossier absolument indispensable et s’élancer dès que possible, à l’autre bout de Paris, où nous avons repéré tel accessoire absolument indispensable pour se sentir belle et battante. A présent, bourse dégarnies, sac lesté et cœur comblé, c’est le retour au bercail, direction l’ordinaire : courses, parce qu’il manque toujours un truc dans le frigo, enfants, à la sortie d’école, pain, à la boulangerie et bonjour, aux voisins du quartier que l’on croise en chemin.
Ce matin, avant de nous aventurer dans les rues glacées de la ville pour atteindre pieds transis la gueule chaude du métro, nous avons empilé les épaisseurs. Dont l’énorme manteau, un peu raide, l’interminable écharpe en tricot, armure molle contre les frissons désagréables dans le cou, et, pour parfaire notre besoin d’accumulation, le bonnet, vissé aux oreilles. Une gravure de l’élégance efficace, qui hésite entre le sac à patate et la planche à pain, suivant notre corpulence.
Pourtant, sans nous en douter, nous trimbalons également, cadet de nos préoccupations immédiates, une flopée de passagers clandestins invisibles mais volubiles, dissimulés au cœur des fibres textiles de nos vêtement, dotées de merveilleuses vertus absorbantes. Un savoureux râtelier, composé d’une myriade de molécules évanescentes, ambassadrices éloquentes de notre substantielle empreinte odorifère. Suave stigmate de nos habitudes gastronomiques, de nos manies de nettoyages et de rangements, favorisé en cette saison par le manque évident d’air pur et frais, car nous nous cloîtrons frileusement, fenêtres verrouillées, afin de préserver la chaleur confinées de nos appartements.
Lorsque le temps est particulièrement froid, comme en ce moment, nos rues sont presque inodores. Effet de contraste parfois violent, des mélanges étonnants s’évaporent soudain dans le tunnel du métro, grâce à la chaleur naturelle dégagée par la masse de nos corps soigneusement empaquetés, ponctués de quelques pics d’échauffements sporadiques, lors de brèves circonstances de stress, d’impatience ou d’irritation. Comme nous avons pris soin involontairement, d’engranger chaque jour sur nos habits moult strates d’effluves disparates, nous partageons finalement l’air de rien, nos diversités, dans une bouillonnante et généreuse communauté odorante.
Maintenant, pressée contre mes voisins de rame, les jambes immobilisées par les sacs gonflés de bonnes affaires à moitié prix, j’aspire à petites goulées, à chaque arrêt lorsque les portières s’ouvrent, les odeurs tièdes et discrètes des blousons, écharpes et tignasses, expressions parfumées de nos diverses modes de vie en hibernation.
Céleri rave. Viandox et crevettes séchées. Crackers aux fromages. Yogourt au cumin. Huile de friture. Beurre noisette. Tomates au four...
Je devine les personnes qui habitent un petit appartement, où les vêtements courants sont sans doute accrochés à une patère non loin des fourneaux, et ceux qui ont la possibilité de les suspendre dans une armoire, parfumée ou non, à l’abri des miasmes gourmands. Ceux qui travaillent dans la restauration et, dont les cheveux sont oints du menu du jour. Je perçois par petites touches éphémères, les spécialités asiatiques, les douceurs miellées Nord Africaines, la saveur d’arachide du Mafé, celle croustillante des bananes Plantains, la fadeur sucrée de l’oignon, le relent musqué du fromage fondu. Je sépare la cuisson au beurre de la cuisson à l’huile. Je remarque aussi les accros du tabac qui n’aère pas.
En général nos odeurs de bouffe, nous gênent moins que nos odeurs corporelles. Sauf, quand nous transportons sur notre veste la signature du petit restaurant situé à deux pas du bureau. On savoure avec plaisir l’assiette posée devant soit, mais on ne souhaite pas trimbaler en prime un « doggy bag » embaumé, agrippé pour le reste de la journée à nos épaules, et qui n’évoque pas notre routine de cuisine.

jeudi 7 janvier 2010

Mandarines du jardin

« J’ai descendu dans mon jardin, pour y cueillir du romarin… »
Souvenirs d’enfance et chansonnette sur les lèvres, tandis que je chemine sur le sentier qui borde les terrasses du terrain en espalier où demeure ma tribu du Sud, dans la province de Grasse. La journée décline rapidement. Dès 16h30 le brouillard monte de la vallée en contre bas, et teinte les environs d’un halo bleuté un peu terne. Ces derniers jours la région ressasse une rengaine Irlandaise, entre bruine fine et longs nuages sombres. Le sol est spongieux sous mes pieds, les odeurs grasses. Les figuiers sont chauves, dépourvus de sève odorante, mais l’herbe, exceptionnellement luxuriante, libère un arôme de banane sous mes pas. Le plaqueminier aux rameaux funèbres, exhibe ses merveilleux fruits ronds et cuivrés, comme des pampilles sur un arbre de Noël. Les oliviers sont nets : les olives noires et charnues ont été récoltés avant les fêtes et, emportées au moulin pour être broyées, pressées puis transformées en huile. Les filets de ramassage d’un orange bien voyant, déployés sur le sol pendant des semaines, ont été méticuleusement nettoyés et enroulés momentanément aux pieds des troncs gris et noueux. Dans quelques jours, lorsque le calme sera revenu dans le hameau, les filets seront hissés au cœur de l’arbre et entremêlés aux branches, afin d’être à l’abri de l’humidité du sol et des rayons du soleil, où ils attendront la saison suivante. Cependant, l’odeur caractéristique demeure encore, provenant sans doute de quelques olives oubliées, écrasées et dispersées alentour. Un fort relent de cambouis, de crasse capiteuse et de charbon, qui hésite entre douceur et amertume, sensualité et raideur. L’odeur de Noël, en Provence, bien plus éloquente dans ma mémoire, que celle des treize desserts…
Quelques planches* en dessous, j’aperçois la crête des différents Hespéridés, alignés sagement à l’abri du haut mur de pierres sèches qui réfléchit la chaleur du pâle soleil hivernal. Je passe devant un Citronnier robuste, qui cambre sa ramure sous un nombre considérable de fruits parvenus à maturité. Un Oranger doux, dont la production n’est pas encore tout à fait comestible, puis un Bergamotier, cultivé pour le plaisir d’humer son parfum d’agrume, élégant et complexe et, enfin, petit et gracile, un Mandarinier. Au passage je chaparde une feuille de chaque arbuste que je froisse ensuite entre mes doigts. Enfant, je m’amusais à reconnaitre l’arbre, caché derrière le parfum de la feuille. Je ne pense pas réussir aussi bien aujourd’hui, car la mémoire olfactive émousse les nuances subtiles et façonne parfois la réalité, pour l’embellir…Ainsi je me rends compte en approchant ma main de mon visage, que l’odeur de la feuille de citronnier est plus métallique, un peu aigre et, moins savoureuse que dans mon souvenir. Pourtant j’avais noté dans une boîte à méninge : muscade, fleur douce, miel et sève amère. Muscade vient de s’évaporer, remplacé par épinard et papier aluminium !

Bon.
Ce n’est pas tout, mais si je suis descendue jusqu’ici, au bout du jardin, à me geler les miches, ce n’est certainement pas pour évoquer uniquement l’enfance du petit parfumeur en herbe, mais bien poussée par une gourmandise irrésistible.
Sécateur à la main, je lorgne les rondeurs prometteuses des mandarines, qui illuminent telles des lanternes chinoises, le feuillage sombre du petit arbre. Clac ! Et le fruit vient se loger parfaitement dans la paume de ma main, comme un chaton en pelote. Mes doigts se referment sur le petit trésor odorant et généreux. Je porte mon poing fermé à mes narines et, savoure le souffle qui s’échappe de l'écorce. Il n’est pas sucré, mais froid. La mandarine distille l’odeur du jardin en hiver. Un parfum de terre, mêlé à celui des cendres de cheminée, répandues pour fertiliser le sol. Exhalaison minérale et douce, à peine boisée. Il faut gratter la peau lumineuse, pour entendre toutes les tonalités de son chant parfumé. Aigus et graves.
Rhubarbe ; figue blanche ; ronces, pissenlit et roquette ; berlingot, sirop de sucre de cannes ; fèves, fraichement écossées ; tomates concentrées, en tube ; vitamine C, effervescente; allumettes ; persil, thym et pétales de roses...
Je plante un ongle dans la chair souple et je sens les infimes gouttes d’huile essentielle jaillir des aspérités de la peau grumeleuse pour humecter mon pouce d’un effluve amer et vif, astringent. Acéré comme une petite râpe.
Apparition de l’enveloppe blanche et filandreuse, sans odeur. Je détache en douceur un croissant de pulpe savoureuse et je prends le chemin du retour, en silence, car on m’a toujours expliqué qu’il n’était pas convenable de s’exprimer la bouche pleine…
* terme employé pour désigner la "tranche" de terrain entre deux murs de pierres sèches , qui à la façon d'escaliers, découpe les collines cultivées, dans la région Grassoise

lundi 4 janvier 2010

Cinq pieds de Mimosa à l’Elysée

Madame Chirac flâne dans les jardins de l’Elysée, lorsqu’elle aperçoit un vide. Un coin de gazon inoccupé.
Souhaite t’elle laisser une trace de son passage ?
Quelques coin de carrés après soit.
Envisageant l’éternité modeste, elle choisit un arbre dont la durée de vie n’excède pas une décennie ou deux. Quand il ne gèle pas. Cependant la planète se réchauffe, le temps est détraqué. Paris n’est plus ce qu’il était. Cela fait beau temps que le thermomètre ne descend plus au dessous de 10°. Enfin, presque…
Madame Chirac passe, ou fait passer, un coup de fil à un jardinier passionné, demeurant à Borme les Mimosas auquel elle commande cinq pieds d’Acacia Dealbata. Des mimosas du Sud de la France.
D’un beau jaune floconneux, lumineux et merveilleusement parfumé.
Depuis, le jardinier demande chaque année des nouvelles de ses arbres et, suit avec l’attention d’un père aimant, la vie citadine de ces petits protégés perdu dans cette grande ville du Nord.

Aujourd’hui, Carla se promène dans les jardins de l’Elysée.
Les cinq mimosas l’attirent et lui évoquent certains lieus de son enfance. Le parfum soyeux et poudré, frais et entêtant, offre sa tendresse et sa lumière au cœur de l’hiver, quand tout est gris souris à Paris. Même s’il ne gèle plus.
Heureusement le mandat du Président ne se renouvelle qu’une fois : Carla ne verra pas les cinq Mimosa mourir, de vieillesse.
Pour Mr Gérard Cavatore, passionné jardinier, qui nous à régalé de cette anecdote lors d'une conférence donnée à Grasse sur la Cassie et le Mimosa. Je le remercie, car j'ai pris la liberté de cueillir cette histoire et d'y ajouter quelques détails de mon imagination. Cependant son soucis paternel pour les Mimosas de L'Elysée demeure réelle !

Interlude 4

Bonjour à tous,
Une semaine de farniente à dévorer des plats parfumés, à déguster des vins pétillants ou lisses, à embrasser à qui mieux mieux famille et amis...qui a dit que les vacances de Noël étaient reposantes ?? J'espère que vous avez profité également de la dernière ligne droite de l'année 2009 à votre façon : au calme ou en famille. Ou en révolté des traditionnelles traditions... !


Je participe au folklore annuel à répétition : je vous souhaite à chacun une année 2010 douce, savoureuse, semées de petis bonheurs chopés quand ils passent sous votre nez, et d'un minimum de galères nauséabondes :)