Midi
Hôtel International.
Grande enseigne chic pour chambre standard.
Interrupteur à droite dès porte ouverte
Odeur immuable quelque soient la nation, la région, le quartier.
Marketing de mondialisation. Économie à grande échelle.
Murs moquette lit : dégradés de taupe. Le nouveau blanc, flexible et lessivable.
Je pose ma valise. Crochet pipi. Salle de bain taupe immaculée. Savonnette blanche. Effluves discrets : craie mouillée, ozone glacé, mie de pain, paracétamol.
Oups, je fuis les lieux.
Dans la rue, je rejoins les parfums d’humanité. Je sais où je me trouve. Vapeurs alimentaires, bosquets de fleurs et bouquet d'arbres, eaux de toilette, chiens chats chèvres ou vaches.
Minuit.
Dans la chambre de l’hôtel international. Lost in translation. Je suis déboussolée par l’absence d’identité olfactive.
Draps, gel douche, linge amidonné et blush à chaussures : Craie mouillée. Ozone. Mie de pain. Paracétamol. Bulles d’odeurs lisses. Boule d’angoisse.
J’ai soudain mal à la tête. Mes odeurs me manquent.
Fenêtre condamnée. Air conditionné. Impossible de laisser les parfums du terroir pénétrer. Je quitte la chambre. Passe la nuit dans le bar de l’hôtel. Lumière tamisée, décor taupe incognito, mais effluves d’humanité. Je sais où je me trouve. Et m’endors sur un coin du canapé.