J’ai savouré ce plaisir rare. Nez sur l’évidence.
Curiosité de jeune provinciale pour l’événement parisien incontournable de la saison, j’ai exploré la FIAC, voici quelques années. J’ai ainsi connu l’immense privilège d’errer au long d’interminables couloirs de moquettes grises, entre des stands glacés emplit du bourdonnement des voix pondérées. Angles droits, cloisons fines et blanches auxquelles étaient fixées, les œuvres, qui inspiraient commentaires et spéculations. Je remarquais également des personnages très élégants, leurs longs doigts délicatement posés sur les lèvres, leurs visages graves, animés d’un hochement pensif en contemplant quelques tableaux. Quand à moi, je ne voyais rien. Pourtant, à quelques pas de la sortie, je suis tombée sur un mur noir. Mouvant. Chaleureux. Apaisant. Et je me suis fais cette réflexion, au bout d’une bonne minute de contemplation muette et déjà amoureuse : « ce jeune homme ira loin, il a comprit… ». Le jeune homme en question, je ne le savais pas à cette époque, se nommait Pierre Soulages, comptait déjà 72 printemps, et était reconnu depuis la fin des années 40. Pour moi, il était tout neuf, tout beau, et j’avais envie de le poser dans mon salon pour l’admirer sans vergogne et, l’écouter me raconter de belles histoires noires. Mais, déjà, il était totalement inaccessible…J’étais née bien trop tard.
Presque 20 années sont passées, et Soulages de toute façon inabordable n’a point franchit mon pas de porte. Donc, je vais à lui. Au Centre George Pompidou en ce moment, où, heureuse de l’abondance et de l’espace, nécessaire pour admirer à loisir ses noirs, je déambule et contemple en silence le « jeune homme », qui ne cesse jamais de chercher et d’offrir.
L’exposition est organisée comme un labyrinthe, avec en fin de parcours, une boîte blanche qui parle. Je m’approche d’une des portes latérales, occultée par de lourdes lames en tissus vernis, et découvre une salle de projection. Pierre Soulages explique à la caméra, d’un large mouvement de bras, sa méthode de travail. Je pénètre avec précaution à l’intérieur car je ne distingue absolument rien, et crains de piétiner quelques spectateurs assis en tailleur à même le sol. Je devine sur ma gauche un pan de mur libre, et me glisse adroitement entre deux personnes appuyées contre la cloison, concentrées sur l’image qui défile. Quand à moi, je ne vois rien. A peine si je capte un son. Toute ma concentration est soudainement vissée à l’odeur qui imprègne cet espace sombre et clôt. Nous sommes nombreux. Les plus chanceux sont assis épaules contre épaules sur les quelques bancs disposés devant l’écran. Les plus souples sont réunis en grappes sur le sol, de part et d’autre des deux entrées fermées par les rideaux, les plus endurants restent debout, dispersés dans les coins. La température est élevée. L’atmosphère humide, serrée entre un plafond obscur et une moquette noire, assez épaisse pour amortir le bruit des pas. Je suis au cœur d’un ventre noir et tiède, saturé d’effluves immobiles qui forment une odeur unique, car j’ai énormément de difficultés à distinguer et séparer chaque informations, en raison de l’absence de courant d’air. A cet instant, coïncidence ou choix du réalisateur lors du montage, Soulages nous regarde et s’exclame « il fait chaud, non ? » et retire sa veste. La salle glousse, complice, et les corps s’agitent, provoquant une légère turbulence. Une saute de vent que je capture. Je perçois alors des fragments d’armoise, des copeaux de bois de cèdre, un chapelet de graines de coriandre ou de carvi, un rameau de feuilles vertes délicieusement frais, un fouillis de lianes humides, des fibres de coton, un bonbon à la violette, une mesure de levure boulangère, trois brins de lavande, un soupçon de vétiver qui ressemble à de la réglisse noire ( peut être est-ce l’inverse ?), de la pâte d’amande, du savon traditionnel, l’odeur incontournable des fesses chaudes posées sur des sièges en plastique, celle fine et moite produite par les haleines. Pour finir, l’arôme de la chlorophylle échappée de deux ou trois ruminants discrets. Soulages poursuit son explication à propos de l’outrenoir. Comment le noir, offre toute sa diversité et ses tonalités au frôlement de la lumière : lorsque le regardeur se déplace autour du tableau, le noir change, et pourtant « c’est fait avec le même noir ». Je me rends compte que je suis confinée dans une boite noire, où tous les miasmes forment une boule compacte impénétrable. Ce lieu obscur concentre une fragrance singulière, en apparence homogène, formée par les visiteurs de passage qui abandonnent sans embarras leurs empreintes olfactives, et l’ajoutent aux précédentes. Seul le mouvement des personnes qui entrent ou qui sortent, qui cherchent une place en créant un remous, me permet de capter quelques nuances, comme un « reflet, sur les états de surface de la couleur noire ». L’analogie avec les paroles du peintre m’amuse. Cette sensation d’être « attentive » à ce magma odorant uniforme qui offre une infinité de possibles, aux hasards des trajectoires et des superpositions qui s’étirent sous mon nez, plongé dans le noir.
Curiosité de jeune provinciale pour l’événement parisien incontournable de la saison, j’ai exploré la FIAC, voici quelques années. J’ai ainsi connu l’immense privilège d’errer au long d’interminables couloirs de moquettes grises, entre des stands glacés emplit du bourdonnement des voix pondérées. Angles droits, cloisons fines et blanches auxquelles étaient fixées, les œuvres, qui inspiraient commentaires et spéculations. Je remarquais également des personnages très élégants, leurs longs doigts délicatement posés sur les lèvres, leurs visages graves, animés d’un hochement pensif en contemplant quelques tableaux. Quand à moi, je ne voyais rien. Pourtant, à quelques pas de la sortie, je suis tombée sur un mur noir. Mouvant. Chaleureux. Apaisant. Et je me suis fais cette réflexion, au bout d’une bonne minute de contemplation muette et déjà amoureuse : « ce jeune homme ira loin, il a comprit… ». Le jeune homme en question, je ne le savais pas à cette époque, se nommait Pierre Soulages, comptait déjà 72 printemps, et était reconnu depuis la fin des années 40. Pour moi, il était tout neuf, tout beau, et j’avais envie de le poser dans mon salon pour l’admirer sans vergogne et, l’écouter me raconter de belles histoires noires. Mais, déjà, il était totalement inaccessible…J’étais née bien trop tard.
Presque 20 années sont passées, et Soulages de toute façon inabordable n’a point franchit mon pas de porte. Donc, je vais à lui. Au Centre George Pompidou en ce moment, où, heureuse de l’abondance et de l’espace, nécessaire pour admirer à loisir ses noirs, je déambule et contemple en silence le « jeune homme », qui ne cesse jamais de chercher et d’offrir.
L’exposition est organisée comme un labyrinthe, avec en fin de parcours, une boîte blanche qui parle. Je m’approche d’une des portes latérales, occultée par de lourdes lames en tissus vernis, et découvre une salle de projection. Pierre Soulages explique à la caméra, d’un large mouvement de bras, sa méthode de travail. Je pénètre avec précaution à l’intérieur car je ne distingue absolument rien, et crains de piétiner quelques spectateurs assis en tailleur à même le sol. Je devine sur ma gauche un pan de mur libre, et me glisse adroitement entre deux personnes appuyées contre la cloison, concentrées sur l’image qui défile. Quand à moi, je ne vois rien. A peine si je capte un son. Toute ma concentration est soudainement vissée à l’odeur qui imprègne cet espace sombre et clôt. Nous sommes nombreux. Les plus chanceux sont assis épaules contre épaules sur les quelques bancs disposés devant l’écran. Les plus souples sont réunis en grappes sur le sol, de part et d’autre des deux entrées fermées par les rideaux, les plus endurants restent debout, dispersés dans les coins. La température est élevée. L’atmosphère humide, serrée entre un plafond obscur et une moquette noire, assez épaisse pour amortir le bruit des pas. Je suis au cœur d’un ventre noir et tiède, saturé d’effluves immobiles qui forment une odeur unique, car j’ai énormément de difficultés à distinguer et séparer chaque informations, en raison de l’absence de courant d’air. A cet instant, coïncidence ou choix du réalisateur lors du montage, Soulages nous regarde et s’exclame « il fait chaud, non ? » et retire sa veste. La salle glousse, complice, et les corps s’agitent, provoquant une légère turbulence. Une saute de vent que je capture. Je perçois alors des fragments d’armoise, des copeaux de bois de cèdre, un chapelet de graines de coriandre ou de carvi, un rameau de feuilles vertes délicieusement frais, un fouillis de lianes humides, des fibres de coton, un bonbon à la violette, une mesure de levure boulangère, trois brins de lavande, un soupçon de vétiver qui ressemble à de la réglisse noire ( peut être est-ce l’inverse ?), de la pâte d’amande, du savon traditionnel, l’odeur incontournable des fesses chaudes posées sur des sièges en plastique, celle fine et moite produite par les haleines. Pour finir, l’arôme de la chlorophylle échappée de deux ou trois ruminants discrets. Soulages poursuit son explication à propos de l’outrenoir. Comment le noir, offre toute sa diversité et ses tonalités au frôlement de la lumière : lorsque le regardeur se déplace autour du tableau, le noir change, et pourtant « c’est fait avec le même noir ». Je me rends compte que je suis confinée dans une boite noire, où tous les miasmes forment une boule compacte impénétrable. Ce lieu obscur concentre une fragrance singulière, en apparence homogène, formée par les visiteurs de passage qui abandonnent sans embarras leurs empreintes olfactives, et l’ajoutent aux précédentes. Seul le mouvement des personnes qui entrent ou qui sortent, qui cherchent une place en créant un remous, me permet de capter quelques nuances, comme un « reflet, sur les états de surface de la couleur noire ». L’analogie avec les paroles du peintre m’amuse. Cette sensation d’être « attentive » à ce magma odorant uniforme qui offre une infinité de possibles, aux hasards des trajectoires et des superpositions qui s’étirent sous mon nez, plongé dans le noir.
Pierre Soulages:
Quelques citations glanées lors de l'expo.
« Le noir a des possibilités insoupçonnées et, attentif à ce que j’ignore, je vais à leur rencontre »
« Si l’on trouve que ces peintures sont seulement noires, c’est qu’on ne les regarde pas avec les yeux, mais avec ce qu’on a dans la tête ».
« C’est ce que je fais, qui m’apprend ce que je cherche » -1953-
« Si l’on trouve que ces peintures sont seulement noires, c’est qu’on ne les regarde pas avec les yeux, mais avec ce qu’on a dans la tête ».
« C’est ce que je fais, qui m’apprend ce que je cherche » -1953-
Bonjour Céline,
RépondreSupprimerQuel texte magnifique...
Avez-vous pensé à un parfum inspiré de l'univers de Soulages ? A quoi ressemblerait-il ?
J'aime beaucoup Soulages! Merci Céline, jolie description de la jeunesse éternelle du génie créatif! Un parfum inspiré de son univers, ça c'est une idée géniale, Rafaèle, si j'étais nez, j'imaginerais une odeur d'encre de chine, l'équivalent d'un ton sur ton sombre, avec l'impression d'une seule note mélangeant des textures différentes, en même temps poudré, crémeux, aérien, râpeux... ou même pourquoi pas un parfum sans pyramide, avec une évolution en spirale enchaînant différentes textures dans des tons sombres? Les compositeurs contemporains ont travaillé les textures sonores, pourquoi pas les parfumeurs?
RépondreSupprimerMuguette
Bonjour Rafaèle, Bonjour Muguette,
RépondreSupprimerVous ne pouviez pas me faire plus plaisir...commencer à imaginer vous même un parfum ! Je suis ravie que ces mots vous fassent gamberger avec votre nez ! :))
Si je devais me lancer dans l'exercice : je pense à un parfum lumineux,avec des effets d'ombres, pour offrir le sentiment de texture. En clair et sans décodeur : une trame fleurie blanche et transparente, mais sans mièvrerie ni trop de féminité, auquel j'ajoute un effet sombre, un angle droit, une odeur mate ( opposée à soyeuse)des bois, des épices froides, un peu d'effet racines...et surtout j'évite le patchouli....
Et j'aime beaucoup l'idée de ne pas faire dans la pyramide. Un parfum est un tout.
Céline, j'étais justement en train de me poser la question d'un parfum en noir et blanc, de ce que ça pourrait être. Les noirs chez Soulages sont si variés et ils reflètent ce qui les environne par leurs différentes textures et accidents de surface... Blanc, je pense évidemment aux aldéhydes, noir je tire vers le castoréum (re-senti le vrai l'autre jour: tu avais tout à fait raison, c'est du miel de pin des Landes), mais... ouille, ces deux odeurs-là, quelle discorde! Quel univers imaginer entre les deux...
RépondreSupprimerBonjour Carmencanada,
RépondreSupprimerJe ne trouve pas qu'il existe une discorde entre les aldehydes et le castoreum. Certainement une distance...et encore. Si tu associes les deux, en fait tu commence à avoir une odeur de savon de Marseille authentique !
Les adehydes possèdent cette odeur chimique, propre, métalique, qui parfois fais penser aux vapeurs dans les buanderies. C'est l'odeur également des tensio-actif dans les gel douches.
Le castoreum outre son odeur de miel de Pin des Landes, sent également pour certain l'encre noir et surtout la tapennade: les olives noirs réduitent en purée.A l'origine le savon de marseille contenait des l'huile d'Olive et de la soude...schématiquement, car je ne suis pas chimiste de formation :). Si tu ajoutes quelques gouttes d'essence de Laurier...tu obtiens une odeur de savon d'Alep !
Bref. Le noir de Soulage peut ressembler à une odeur de savon noir, non ? ;))
Bonjour Céline,
RépondreSupprimerMettre en parfum le 'noir-lumière' de Soulages pourrait en effet être un exercice amusant. Tu nous donne ici quelques pistes. Je pense que beaucoup de tes lecteurs ont désormais envie de sentir tes idées sur le sujet. On pourrait aussi se poser la question avec les toiles de Rothko, qui au delà du caractère minimaliste commun, exercent le même effet hypnotisant que les monochromes de Soulages sur les paires d'yeux trop curieux. Et comment verrais-tu le bleu d'Yves Klein ? Un bleu somme toute assez particulier.
Nicolas
Céline,
RépondreSupprimerJe "voyais" (bizarre comme on associe odeurs et vision) de l'osmanthus en ouverture, pour la transparence florale, un soupçon de tubéreuse, puis du vétyver... Peut-être un peu de fève tonka en contraste, mais que donnerait ce "mélange" ? En fait j'imagine une note minérale, comme celle que je perçois dans "Cuir Mauresque" : il sent le livre neuf, l'encre d'imprimerie, et j'adore !
Le noir - et ses nuances - est sans doute la couleur la plus difficile à transcrire en parfum.
Bonsoir Céline ,
RépondreSupprimerC'est drôle , sur OSMOZ il y a en ce moment un quizz SPÉCIAL NOIR ( même si le sujet est un peu différent du vôtre )!
C'est dur de mettre le noir en parfum ! Tous ces commentaires sont très intéressants , j'adore apprendre ;-))
Bonjour Nicolas,
RépondreSupprimerEn fait je dois avouer que je préfère offrir des questions que donner des réponses...
Je suis heureuse quand quelques personnes au hasard de leurs rencontres, de leurs lectures de leurs contemplations évoquent leurs propres sentiments olfactifs. Si je donne ma réponse, mon opinion, je crains de fermer la porte à votre imaginaire. Je préfère, et j'espère le faire à travers ce blog, suggérer, et de votre côté, vous vous laissez aller...Rien n'est plus subjectif et personnel que les odeurs comme tu le dis si bien. Cependant je peux avouer que le Bleu de Klein m'inspire peu de chose,et que Rothko m'inspire des odeurs de Tamarin, de feuilles de violettes : des odeurs maléables et flous, à fortes vibrations...évidemment ! :)
J'en profite pour te remercier "publiquement" pour ton soutien et ton interview sur ton très interréssant blog :http://parfums-tendances-inspirations.com/. Merci Nicolas.
Bonjour Rafaèle,
RépondreSupprimerOui, c'est vrai on voit, on touche et on entend les odeurs...
L'osmanthus est une belle idée pour le coté floral et en même temps animal fruité, un peu cuiré. La tubéreuse aussi, mais les deux ensembles risque de se faire de l'ombre. Imaginez deux gros bras face à face, grandes gueules et forte poitrine...il reste peu de place pour le dialogue !Le vetiver pour sa mineralité. La fève tonka pour donner du gras, de l'épaisseur ? ai-je bien compris ce que vous aviez en tête ? la mineralité : en géneral en parfumerie on utilise une molécule de synthèse qui se nomme Isobutyl Quinoleine .Elle sent le cuir sec, l'asperge, le petit pois cru, la craie, le silex....et encore d'autres choses pour des personnes qui ont un autre vécu que le mien !
Bonjour Julita,
RépondreSupprimerJe vais jeter un oeil chez Osmoz. Merci pour le tuyau ! Le noir en parfum ne correspond pas forcément à une matière première, mais à un chose concrète : certains tablaux de Soulages m'ont fait penser à un caramel au beurre, à cause de la douceur de la lumière sur la matière
Bonjour Céline ,
RépondreSupprimerJ'ai lu votre belle interview sur PARFUMS , TENDANCES ET INSPIRATIONS grâce à un ami qui m'avait envoyé le lien et je vois que vous en parlez justement un peu + haut !
J'aime beaucoup votre façon de penser et de fonctionner ...Vous êtes une belle âme , comme on dit ;-)
Chère Céline, j'espère ne pas importuner en posant la question ici, mais serait-il possible de recevoir par courrier quelques échantillons de The Differnet Company s'il-vous-plaît?
RépondreSupprimerClochettedeMuguet
Céline, justement Comme des Garçons viennent de sortir un parfum d'Antoine Maisondieu directement inspiré par le savon d'Alep, Laurel... Mais en passant par une autre formule. Je tenterai le cocktail aldéhydes/castoréum pour le fun, je ne sais pas si c'est une odeur que j'aimerais habiter, mais je suis curieuse.
RépondreSupprimerBonjour Julita,
RépondreSupprimeret merci pour ces mots...
Bonjour Muguette,
RépondreSupprimerMerci de vous interesser aux parfums TDC.
A mon niveau je ne peux vous faire parvenir des échantillons car je n'en possède pas...sauf des fonds de flacons des essais en cours et oubliés sur un coin d'étagère !Le plus simple est de vous connecter sur le site TDC où vous pouvez commander vos échantillons.
Si problème contactez moi à nouveau.
Bonjour Carmencanada,
RépondreSupprimerHabiter un parfum...voilà un mot qui me plait! S'y sentir bien, au chaud, chez soi...et peu importe le nombre de m2.
Céline,
RépondreSupprimerAlors on ne garde que l'osmanthus ! La fève tonka, j'imagine que cela apporte un peu de "chaleur", de matière, oui. Pour moi elle s'oppose au "froid" du vétyver. Et l'"Isobutyl Quinoleine" pour le côté minéral, alors.
Bon, mais on n'a pas encore un parfum avec tout ça... Un point de départ ?
Merci pour votre disponibilité et votre patience. Et pour la passion que votre écriture exhale toujours.
Bonne journée !
Bonsoir Rafaèle,
RépondreSupprimerNon bien sur nous n'avons pas un parfum, mais un début d'accord. Quelques raisonnances entre des materiaux qui commencent un dialogue. Pour le point de départ, je laisse libre cours à votre imagination, et à votre sensibilité. Commencer par les mots,les sensations que vous souhaitez évoquer, ensuite vous trouverez les matières premières tout naturellement.Et je suis toujours disponible dans la mesure du temps qui reste ! :))
Adepte de la couleur en peinture, j'avoue que Soulages, ne m'attire pas beaucoup. Mais samedi dernier en me rendant à une fête chez des amis, dans le métro mon cerveau cherchait comment exprimer la couleur noire. Rien ne venait. Puis en attendant l'affichage de mon train à Montparnasse, je m'aperçois soudain que je fais tâche avec mon manteau bleu et mon sac rouge. Je suis dans une mer de couleurs sombres passe-partout. Et si c'était ça? Exprimer le noir par ces matières premières neutres que l'on met parfois dans les parfums pour plaire à tout le monde. Je ne citerais pas de nom pour ne pas les blesser. Et ma réflexion continue dans le train de banlieue qui m'emmène vers un lieu inconnu de moi. Je regarde par le fenêtre cette banlieue ainsi que cette nuit froide et noire. La couleur noire me glace et me terrifie un peu. Certains aldéhydes pourraient retranscrire ça. La perspective d'une soirée chaleureuse me fait revenir à des pensées moins noires. Et si c'était une nuit d'été étoilée avec les senteurs des fleurs qui flottent? Finalement le noir comporte plus de facettes que je ne l'imaginais. Peut-être que je devrais aller voir cette exposition....
RépondreSupprimerBonjour Alice,
RépondreSupprimerC'est un plaisir de lire le cours de tes reflexions, leurs progressions entre le doute et le sourire. Merci pour ce très beau texte.
Désolée si ça semble déplacé dans un blog parfum, mais puisqu'on parle d'Art contemporain, j'ai eu envie de mettre le lien de cette sequenza de Berio qui met en valeur -entre autres- des "textures" différentes sur une même note (prouesse technique dans cette version-à mon avis la meilleure). Pour les curieux de tout!
RépondreSupprimerhttp://www.youtube.com/watch?v=Lqh9CYWAr3Q&feature=PlayList&p=EED348D314A83BEE&playnext=1&playnext_from=PL&index=39
ClochettedeMuguet