La nuit au chaud dans le tunnel.
Peu de monde dans la rame : quelques couples, une bande de jeunes gens, heureux et joueurs, dont je perçois distinctement les conversations. Les mots parviennent à mes oreilles comme un mouvement de galets qui s’entrechoquent, un bruit doux et souple. Mon nez par contre, capte peu d’information. Les odeurs sont diffuses, confuses, à peine un murmure.
Comme souvent en soirée, les parfums sont moins agressifs que le matin, car on ne court pas après l’efficacité et la technicité, mais on s’adonne plus volontiers à la sensualité et au laisser-aller. Ainsi, lorsque la journée bascule et laisse la place aux noctambules, une transformation invisible s’opère. Le francilien couche tard souhaite se distinguer olfactivement de son voisin, contrairement au lève-tôt qui aspire à se fondre dans la masse uniforme et mouvante des travailleurs. Les signes odorants alors, s’opposent aux codes vestimentaires.
Le soir, couleurs vives et parfums caressants. C’est le temps du parfum de peau. Signatures multiples de meringue vanillée, parfois caramélisée, aux éclats de fruits confis, de bois patinés ou de muscs. Promesses de voluptés douces et d’activités paresseuses. Mais dès potron-minet, on renoue avec la grisaille des vêtements et le parfum percutant. C’est l’heure d’un déo pour tous. Vapeur puissante, rêche, acide et métallique. Air conditionné maîtrisé. Promesse d’efficacité et, de vélocité jusqu’au bout du jour…
La nuit au chaud dans le tunnel
On croise parfois, à cette heure tardive, quelques travailleurs qui ont enfin achevé leur journée de labeur. Malgré toute la bonne volonté des publicitaires, la dose vaporisée généreusement le matin a disparu. Supplantée, dévorée, usée par l’odeur dominante des bureaux, et celle plus discrète, et cependant marquante, du corps qui a supporté le stress. Galimatias d’émanations de moquettes synthétiques à bouclettes, de meubles en métal et bois composites, de l’effluve très fine et particulière des ordinateurs, et celle presque rassurante de la machine à café. Rarement un relent de sueur. Les traces de cigarettes ont pratiquement et soudainement disparues.
La nuit au chaud dans le tunnel
Tranquillité et cocooning olfactif.
Peu de monde dans la rame : quelques couples, une bande de jeunes gens, heureux et joueurs, dont je perçois distinctement les conversations. Les mots parviennent à mes oreilles comme un mouvement de galets qui s’entrechoquent, un bruit doux et souple. Mon nez par contre, capte peu d’information. Les odeurs sont diffuses, confuses, à peine un murmure.
Comme souvent en soirée, les parfums sont moins agressifs que le matin, car on ne court pas après l’efficacité et la technicité, mais on s’adonne plus volontiers à la sensualité et au laisser-aller. Ainsi, lorsque la journée bascule et laisse la place aux noctambules, une transformation invisible s’opère. Le francilien couche tard souhaite se distinguer olfactivement de son voisin, contrairement au lève-tôt qui aspire à se fondre dans la masse uniforme et mouvante des travailleurs. Les signes odorants alors, s’opposent aux codes vestimentaires.
Le soir, couleurs vives et parfums caressants. C’est le temps du parfum de peau. Signatures multiples de meringue vanillée, parfois caramélisée, aux éclats de fruits confis, de bois patinés ou de muscs. Promesses de voluptés douces et d’activités paresseuses. Mais dès potron-minet, on renoue avec la grisaille des vêtements et le parfum percutant. C’est l’heure d’un déo pour tous. Vapeur puissante, rêche, acide et métallique. Air conditionné maîtrisé. Promesse d’efficacité et, de vélocité jusqu’au bout du jour…
La nuit au chaud dans le tunnel
On croise parfois, à cette heure tardive, quelques travailleurs qui ont enfin achevé leur journée de labeur. Malgré toute la bonne volonté des publicitaires, la dose vaporisée généreusement le matin a disparu. Supplantée, dévorée, usée par l’odeur dominante des bureaux, et celle plus discrète, et cependant marquante, du corps qui a supporté le stress. Galimatias d’émanations de moquettes synthétiques à bouclettes, de meubles en métal et bois composites, de l’effluve très fine et particulière des ordinateurs, et celle presque rassurante de la machine à café. Rarement un relent de sueur. Les traces de cigarettes ont pratiquement et soudainement disparues.
La nuit au chaud dans le tunnel
Tranquillité et cocooning olfactif.
L'instant, une fois analysé et disséqué, perd souvent de sa poésie. Mais là, ô miracle, c'est l'inverse qui se produit. Céline, grâce à ta prose, je découvre un nouveau style littéraire, l'odolyrisme. C'est tout bonnement merveilleux!
RépondreSupprimerJe n'aurais pu dire mieux que Sophie, je viens de chez Géraldine et je ne regrette pas du tout.
RépondreSupprimerA bientôt donc !
Captivant que de mettre des mots sur des odeurs ! Gai et pétillant pour la verveine dites-vous ... fleurblanche et abricot ... ce matin j'ai plongé mon nez ds ma boîte de thé pour y chercher des mots ... sur l'osmanthus ! Le métro quel univers fellinien ! Avait-il pensé aux odeurs ? Le matin est asphyxiant de mélanges ! Le soir je n'y ai jamais vraiment pensé sauf quand de capiteuses effluves me font tourner la tête. Le pire celui que je ne supporte pas (heureusement pas si souvent) qui à chaque fois me prend à la gorge est cette odeur horrible dans le RER ! Ozone ?
RépondreSupprimerquand je suis arrivée à Paris je trouvais que le metro avais un odeur particulier, je ne sais pas. Le plus marquant était les couloirs à Auber, dans le RER A, fort fort, mais qui est devenu familier après.
RépondreSupprimerC'est bien vu cette accalmie des parfums au fil de la journée... Vaut-il mieux préserver la puissance enivrante du shoot matinal unique, quitte à ne plus en percevoir aucune trace le soir, ou bien entretenir le plaisir à coups de vapo de poche, quitte à risquer la banalisation?
RépondreSupprimerBonsoir Sophie,
RépondreSupprimer"odolyrisme" quel invention! Merci pour ce mot enchanteur...
Bonsoir Valérie,
RépondreSupprimerEt merci pour ce mot doux.
Bonsoir Anonyme n°1 et n°2,
RépondreSupprimerAh! le RER....je n'ai pas encore mis mon nez par écrit sur cette odeur si typique des sous-sols de Paris. Sans doute parcequ'elle a fait couler beaucoup d'encres, et rendue de nombreux nez perplexes et rebutés !
Je pense que ce fumet fera l'objet d'une chronique très bientôt...car les explications de ce phénomène sont autant multiples que farfelus parfois !
Bonsoir Sakura,
RépondreSupprimerMon avis personnel sur la question ? Préferer les petits shoots,qui se rappelle à vous en douceur, à l'unique, qui flingue le nez et les méninges, et ne laisse plus aucune place à votre odeur naturelle, et celle des autres. Un parfum c'est un souvenir, pas un monument...:))
bonjour,
RépondreSupprimerJe viens de tomber nez à nez avec votre blog.
Merci pour vos beaux textes.
Je suis artiste sur Paris et travaille particulièrement à travers notre univers olfactif comme point d'entrée sur notre société.
vous pouvez découvrir une partie de mes recherches sur
www.borisraux.com
Ce serait intéressant de prendre le temps de discuter. N'hésitez pas à me contacter à boris.raux@yahoo.fr et si vous le souhaitez transférer mon site à d'autres personnes voguant dans le royaume des odeurs : n'hésitez pas
merci
boris raux
bonjour, je viens de lire vos derniers billets... c'est extraodinaire, on s'y croirait ! merci pour ces découvertes : j'ai eu l'impression de me promener non pas à travers les yeux (plus habituel) mais le nez de quelqu'un d'autre !
RépondreSupprimerc'est une chouette expérience. merci.
Il y a quelques mois, en mai dernier, j'avais lancé un concours pour inventer des parfums de bougie, "Candle in the nose" > j'aurais bien aimé avoir ta participation...
RépondreSupprimerPar ailleurs, conçois-tu des parfums sur mesure pour les particuliers ?
Bonsoir Boris et merci pour vos mots. Je n'ai pas encore eu le temps d'aller jeter un oeil sur votre site, car je viens de rentrer de voyage.Je vous tiens au courant...
RépondreSupprimerBonjour Une Petite. Merci pour ce très joli commentaire. Je suis heureuse que votre nez et votre imaginaire se promènent...
Bonjour laflore. Même réponse que pour Boris. Donnez moi un peu de temps...Non je ne conçois pas de parfum sur mesure pour les particuliers.Car c'est une histoire trop courte...
bonsoir, je me permets de vous contacter car peut être vous pourrez m'aider; je cherche à diffuser une odeur d'OZONE, sans savoir ni ce que ça sent, ni comment m'en procurer?
RépondreSupprimerconnaissez-vous cette adouer, à quoi s'apperente -t-elle?
Antonin Artaud disait qu'en se réveillant après les séances d'électrochocs,à l'hopital psychiatrique de Rodez, en 1943, il sentait cette odeur lui envahir les narines. Je cherche à reconstituer sa chambre pour un projet d'expostion.
Merci de l'aide que vous pourrez m'apporter.
paula b (anonyme par force car je ne sais pas remplir les autres profils...)
Le pire, c'est la station RER Les Halles!
RépondreSupprimerMuguette
J'ai grandi à Paris et je n'ai jamais aimé l'odeur du métro ni celle de Paris d'ailleurs ...
RépondreSupprimerAujourd'hui j'habite en Corse et mes narines se régalent chaque jour , été comme hiver , du matin au soir ........
Bonjour Paula B,
RépondreSupprimerRéponse tardive, car je ne prend tous les jours le temps de revenir sur mes post plus anciens. Je vais tacher de vous répondre.L'odeur d'Ozone est terriblement abstraite, et source de désaccords, car terriblement fugace ! La plus part des gens vous diront que c'est l'odeur qui succède au fracas de la foudre lors d'un orage sec ( en été). Il faut bien sur se trouver à ce moment là, non loin du lieu où la foudre est tombée...facile, non ? L'odeur de la neige fraiche qui vient juste de tomber est un autre exemple. Celle de la photocopieuse, de l'éléctricité statique quand on se coiffe avec un peigne en corne...En résumé l'ozone est une odeur mouillée, transparente, métallique, fraiche avec un sentiment de glace, chaude également, comme une bougie allumée depuis longtemps,poussiéreuse,avec un vague relent de gaz( CO2/oxygène). Ce n'est pas simple. Certains materiaux de synthèse en parfumerie s'en approche...mais pour ma part je n'ai jamais réussit à proposer une telle odeur qui mettent tout le monde d'accord !Dans ma mémoire de petite fille il existe un objet particulier que l'on trouvait au Palais de la Découverte : la cage de Faradet, ou cette fameuse boule de crystalle qui créeait des éclairs artificiels et odorants...Les allumes gaz aussi, qui dispensent un petit éclair bref... Je ne sais pas si je puis vous être d'une grande aide avec ces idées, mais malheureusement je ne peux vous proposer une fiole de cette odeurs car je ne possède pas ces moyens actuellement ! En esperant que cette réponse n'est pas arrivée trop tard ! Bonne chance.
Ah! Muguette!
RépondreSupprimerCela dépend des jours...mais c'est vrai ce n'est pas toujours drôle pour nos narines. C'est surtout une odeur étrange, sur laquelle on ne parvient pas à mettre un nom !!
Bonjour Julita54,
RépondreSupprimerLa Corse est une merveille de parfum sans les besoins d'un parfumeur !
J'espère avoir un jour l'occasion d'aller y faire un tour toutes narines déployées !!
Bonjour Céline ,
RépondreSupprimerEffectivement oui !
Mais en clin d'oeil , je vous confie qu'UN JARDIN EN MÉDITERRANÉE ( que vous devez bien connaître ;-) ) est un concentré extraordinaire de toutes ces molécules de la terre Corse chauffée au soleil d'été ....
J'ADORE !!!!!!!!