Un homme,
Nouveau riche et satisfait.
Amoureux de belles choses et de belles odeurs.
Il débuta dans l’urgence, dès sa sortie des grandes écoles de commerces. Jeune, armés de diplômes et d’astuces, il entreprit de s’enrichir rapidement, et y parvint. A 38 ans, les poches pleines il décida de s’arrêter, de s’offrir une propriété viticole, et de créer du vin. Il découvrit les saisons, le temps qui passe : les pieds de vignes nus en hiver, luxuriant à la fin de l’été. Il s’aperçu que le vin prenait une jolie patine, avec les années.
Un jour, comme à son habitude, il monta sur Paris et se procura auprès d’une grande marque de parfums, ses savonnettes préférées parfumées à l’Oranger. Quand soudain une intuition, le rappel des heures et des jours. A son retour, délicatement, il déposa sur l’étagère en bois dans un coin reculé de son dressing, quelques savons, et attendit. Une semaine, puis trois. Un mois, puis trois. Une année, puis trois. Il les jugea alors à point. Toujours blanches, le grain un peu plus serré. Quand il pencha son nez, il découvrit l’odeur, ah ! L’odeur. C’était parfait. C’était son œuvre, sa force de patience. Terminé l’urgence.
Depuis ce jour, le nouveau vigneron affine ses savonnettes de luxe, avec un plaisir de connaisseur, heureux de sa trouvaille.
Nouveau riche et satisfait.
Amoureux de belles choses et de belles odeurs.
Il débuta dans l’urgence, dès sa sortie des grandes écoles de commerces. Jeune, armés de diplômes et d’astuces, il entreprit de s’enrichir rapidement, et y parvint. A 38 ans, les poches pleines il décida de s’arrêter, de s’offrir une propriété viticole, et de créer du vin. Il découvrit les saisons, le temps qui passe : les pieds de vignes nus en hiver, luxuriant à la fin de l’été. Il s’aperçu que le vin prenait une jolie patine, avec les années.
Un jour, comme à son habitude, il monta sur Paris et se procura auprès d’une grande marque de parfums, ses savonnettes préférées parfumées à l’Oranger. Quand soudain une intuition, le rappel des heures et des jours. A son retour, délicatement, il déposa sur l’étagère en bois dans un coin reculé de son dressing, quelques savons, et attendit. Une semaine, puis trois. Un mois, puis trois. Une année, puis trois. Il les jugea alors à point. Toujours blanches, le grain un peu plus serré. Quand il pencha son nez, il découvrit l’odeur, ah ! L’odeur. C’était parfait. C’était son œuvre, sa force de patience. Terminé l’urgence.
Depuis ce jour, le nouveau vigneron affine ses savonnettes de luxe, avec un plaisir de connaisseur, heureux de sa trouvaille.
Pour d'obscures raisons, ce petit conte -sans doute vrai- m'évoque à la fois le Raphaël de la Peau de chagrin et Le journal d'une pomme de terre de Cueco, extraordinaire descripteur d'odeurs lui aussi. Merci encore à toi, nez voyeur, ou nez grand reporter, pour ton talent.
RépondreSupprimerEst-ce qu'il faut les retourner de temps en temps comme les fromages ?
RépondreSupprimerAprès moult recherches notamment sur Cueco que je découvre en lisant ton commentaire, je conclue que les obsures raisons que tu évoques,donnent à penser entre l'absurde du rapport homme/savonette et la parabole:ça glisse, ça fond comme un savon...AÏe, je dérape sur la psycho de comptoir.;))mais merci pour tes compliments et ta lecture particulière qui m'offre l'occasion de découvrir un auteur que je ne connaissais pas.
RépondreSupprimerVinvin,
RépondreSupprimerVoci une excelente question technique ! Mais oui, je pense qu'il faut les retourner comme de petits fromages afin de répartir l'humidité qui resterait sinon prisonnière de la pâte à savon. Je ne sais pas si les moisissures seraient du meilleur effet olfactif ? Bien que je n'ai jamais entendu parler d'un savon moisit...
Grâce à son urgence il a su saisir des opportunités que d'autres ne saisissaient pas ! Grâce à son urgence il s'offre une seconde vie ! Et désormais l'offrande du Temps le cajole ! Sunny
RépondreSupprimer