J'ai quitté Paris.
Maintenant je demeure dans le Sud.
Celui de l’Est
Car évidemment, en France il existe plusieurs Sud. L’accent n’y est pas le même, les gens, les paysages et les odeurs offrent des profils distincts. La cuisine se singularise. Il ne faut pas confondre. Nous recevons des amis, heureux de venir nous retrouver dans cette région de carte postale. Nous offrons le soleil et ils nous apportent les nouvelles de Paris. Échange de bons procédés. Parmi les visites touristiques incontournables, il y a la mer en fin de journée quand la chaleur s’apaise et que l’on peut flâner sur la promenade qui borde le rivage sans crainte de rôtir. Nous sommes à Cannes. Avant l’ouverture du Festival. Les stars sont déjà au rendez-vous. Elles défilent sur des podiums invisibles, m’enlacent, m’embrassent, abandonnant à leur passage fabuleux quelques traces fraîches de fards indélébiles. Je me fais l’effet d’un photographe tentant de capturer en un flash l’instant fugitif d’une silhouette, d’un sourire. Les vedettes sont nombreuses et parfois, je les confonds avec leurs doublures. Bien sûr, les starlettes sont au rendez-vous, aguicheuses et irrévérencieuses ; les figurants nombreux, les indépendants beaucoup plus rares. Je fronce le nez, agréablement agacée par tant d’aller et venues. Sur cette célèbre avenue, aux pieds des marches du palais tendues de rouge, une foule d'anonymes arborent le clou évanescent d’une tenue vestimentaire soigneusement élaborée. Impossible pourtant de déterminer avec précision à quelles mouillettes géantes endimanchées appartiennent tels ou tels parfums. Je tente de discerner une corrélation entre le style affiché et le parfum exposé, mais en vain. Cette eau de toilette froufroutante ne coïncide pas vraiment avec la jeune femme qui déambule en santiag sous mon nez. Les parfums, en cette courte saison, sont à l’image du Festival de Cannes : clinquants, sophistiqués et outrageusement bruyants ! Mon nez s’amuse comme un beau diable et je n’en finis pas de jouer aux devinettes "tu sens qui ?", à tel point que j’oublie de répondre à mon amie qui me demande pour la troisième fois où avons-nous projeté de diner….ben je ne sais pas, je me nourris de parfums pour l’instant, tu en veux un peu, il y a l’embarras du choix ?
Bonjour Céline,
RépondreSupprimerVous êtes partie au Sud, vers le soleil, la mer et l'éclat de la vie humaine, je suis ravie pour vous.
Il y a longtemps que je cherche un tête à tête avec la mer. La valse des vagues, sous un soleil perçant est pour moi la meilleure des thérapies.
Je n'ai jamais laissé de commentaire ici, pourtant je vous lis.
Aujourd'hui, moi aussi je quitte un "quelque part", celui du rêve d'aller au bout de mon flair à cause de l'âge et du chemin déjà bouché... Je me suis rencontrée tard, assez tard.
J'abandonne mon rêve car irréalisable et je redeviens réaliste, triste.
La vie, elle, continue. Moi la mienne reste néant.
Heureusement que les beaux jours sont devant nous. Le soleil, la mer, rien de tel pour redémarrer un nouveau rêve...
Mistinguette.
Bonjour Mistinguette,
RépondreSupprimerJe répond en pointillé aux commentaires et très en retard au votre. Veuiillez m'en excuser. Je suis navrée de votre découragement et de votre tristesse, comme l'ondée je l'espère, passagère. La parfumerie est une chienne de vie. Belle et séduisante, mais qui ne se laisse pas facilement approcher. Monde clos et secret, les places au soleil sont rares et parfois, souvent, ils faut batailler pour conserver son bout de serviette sur la meilleure plage, le plus beau sable! Trève de métaphore...je ne connais point votre vie, mais conservez la part belle aux odeurs de tout poils, aux parfums de passage, j'espère que vous trouverez votre voix/voie bientôt.