Impossible d’entendre les odeurs, car le vent se lève.
Les mailles se resserrent et se chargent d’un relent électrique de sève acide, d’eau emprisonnée dans la mousse des rivières. Vingt minutes plus tard, la pluie tombe, et les nuages chargés de particules délestent une étrange odeur de poussière céleste. Un parfum d’espadrille. Je déploie mon parapluie et contemple mes pieds chaussés de cuir. Talon pointe, talon pointe, entrechat sur le fil du trottoir, je sens sous la pluie. L’haleine grasse des pavés et du cuir détrempé de mes souliers, celle surannée sucrés de mes pantalons humides et, au-dessus de ma tête, la vibration grinçante de la toile synthétique qui m’épargne l’averse. Je ferme mon parapluie et tends mon visage vers les gouttes. L’odeur d’espadrille à disparue. J’éternue.
Anosmie.
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